Manuel Valls « volontariste, concret, tourné vers l’économie »

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Par Christopher Dembik Modifié le 8 avril 2014 à 14h45

Le discours de politique générale est toujours un exercice périlleux pour un Premier ministre. Manuel Valls a, néanmoins, réussi à passer l’épreuve avec succès.

Confirmant « ouvrir une nouvelle étape du quinquennat », il a tenu un discours résolument rassembleur, concret, volontariste et tourné vers l’économie. Les annonces ayant trait au Pacte de responsabilité n’ont pas surpris, même si le détail des mesures était le bienvenu.

Il a également confirmé une nouvelle trajectoire de politique économique et budgétaire. Bien que l’objectif de consolidation budgétaire soit toujours maintenu, il sera étalé dans le temps avec 50 milliards d’euros d’économies de 2015 à 2017. La France devra donc dans les prochaines semaines négocier avec les partenaires européens pour obtenir un nouveau délai ce qui ne sera vraisemblablement, à en juger par les propos tenus à Bruxelles et à Francfort, pas acquis d’avance. Il n’est pas impossible que la Commission Européenne accentue le contrôle exercé sur la France, réduisant au passage la marge de manœuvre du gouvernement pour remplir les objectifs du pacte de solidarité.

Plutôt étonnant dans le cadre d’un discours de politique générale, Manuel Valls a fait référence au taux de change de l’euro qui mine les exportations françaises. Serpent de mer de la politique française, le niveau de l’euro demeure toutefois une donnée exogène et à moins d’une refonte du rôle de la BCE, on voit mal comment des discussions à l’échelon européen pourraient aboutir, surtout quand on sait l’opposition des Allemands à influencer les taux des monnaies.

Cependant, la vraie surprise est plutôt venue de la réforme territoriale qui semble être mieux engagée que lors de sa présentation en Janvier dernier. Elle s’inscrit dans le cadre des réformes structurelles que la France doit mettre en œuvre. On peut toutefois regretter que la réforme ne soit complètement fonctionnelle qu’à partir de 2021 alors que l’Italie a réussi à faire la sienne en l’espace de six mois. Il est donc probable que les prochaines échéances électorales et surtout l’élection présidentielle de 2017 viennent mettre un terme à ce processus. On pourra au minimum se satisfaire d’une diminution de moitié du nombre de régions dans l’Hexagone qui sera effective à partir du 1er janvier 2017.

Pour résumer, pas d’annonces fracassantes mais un calendrier plus précis qui reste toutefois largement tributaire de la bonne volonté de l’Europe et du choix des électeurs en 2017.

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Christopher Dembik est économiste chez SaxoBank.

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