Après d’innombrables faux départs, cette fois c’est la bonne pour Fessenheim : la plus ancienne centrale nucléaire française va éteindre pour de bon ses réacteurs d’ici fin juin.
L’annonce était attendue depuis longtemps, et elle a été repoussée à maintes reprises : le premier réacteur de la centrale nucléaire de Fessenheim, dans le Bas Rhin, sera arrêté le 22 février. Quant au second, il sera fermé le 30 juin. Le décret paru mercredi 19 février dans le Journal officiel détaille le calendrier en abrogeant « l’autorisation d’exploiter la centrale nucléaire de Fessenheim dont EDF est titulaire ». Dans un communiqué, Matignon se félicite de « l’événement » qui représente une première étape dans la « stratégie énergétique de la France ».
Une annonce qui a mis du temps
Les services du Premier ministre rappellent que cette stratégie repose sur un « rééquilibrage progressif entre l’électricité d’origine nucléaire et l’électricité d’origine renouvelable tout en poursuivant la baisse des émissions de gaz à effet de serre issues de la production d’électricité grâce à la fermeture des centrales à charbon d’ici 2022 ». Edouard Philippe salue dans la foulée « l’esprit de responsabilité d’EDF et des organisations syndicales ».
Une première étape
Reste que l’arrêt des réacteurs n’est qu’une étape dans le long processus qui aboutira au déclassement de la centrale. Il prendra en fait une vingtaine d’années, supervisées par l’Agence de sûreté du nucléaire, avec une phase initiale de cinq ans durant laquelle il faudra dépolluer les circuits des réacteurs. EDF a l’intention de faire traiter tous les assemblages de combustible à La Hague d’ici l’été 2023.