Le Rassemblement National visé par un contrôle de l’Urssaf

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Par Paul Laurent Modifié le 13 août 2021 à 5h56
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2 millions d'eurosLe Rassemblement National devrait plus de 2 millions d'euros de pénalités à l'Etat

L’Urssaf serait en train d’effectuer un contrôle au siège du parti dirigé par Marine Le Pen et y aurait découvert un certain nombre d’irrégularités.

Selon Paris Match, le Rassemblement National aurait “oublié” de déclarer ou de payer le droit à la formation ou la contribution au handicap pendant 10 ans. Cela représenterait plus de 2 millions d’euros de pénalité, soit un cinquième du revenu annuel du parti qui s’élevait, en 2019, à 10,3 millions d’euros. Cette nouvelle pourrait contraindre les dirigeants du parti à négocier un délai de paiement alors que la situation financière du parti est mal en point.

Des complications financières

Le Rassemblement National est le parti le plus endetté de France. Sa dette atteignait fin 2019, plus de 23 millions d’euros. Pour éponger sa dette, le parti a décidé de licencier plusieurs employés pour réduire sa charge salariale qui s’élevait, en 2018, à 3,5 millions d’euros pour 53 salariés. Marine Le Pen avait également décidé d’externaliser une partie des activités pour réduire les coûts du parti et de déménager le siège du parti dans le 16e arrondissement de Paris. Ces locaux sont “un tiers moins chers” que ceux dont le parti disposait à Nanterre selon Wallerand de Saint-Just, trésorier du parti.

Le parti n’a toujours pas réussi à rembourser l’emprunt contracté auprès de la First Czech-Russian Bank, détenue par la société russe Aviazapchast. Cette dernière a déposé plainte en 2019 pour “recouvrement de crédit impayé” et laisse, finalement, jusqu’à 2028, au parti pour leur rembourser le prêt. Ce qui interroge aujourd’hui, c’est de savoir si le parti d’extrême droite aura les capacités de lever les dizaines de millions d’euros nécessaires pour la campagne présidentielle et pour les législatives.

Vers des difficultés judiciaires

Lundi 26 juillet 2021 l’AFP apprenait la mise en examen, vingt jours plus tôt, de l'eurodéputé Jean-François Jalkh, le juriste du Rassemblement National, pour “détournement de fonds publics”. Cette mise en examen est liée à l’enquête visant le parti de Marine Le Pen de soupçons d’emplois fictifs d'assistants parlementaires. Cette mise en examen ouvre la voie à la clôture de l’enquête pouvant mener les dirigeants de l’ex-Front National, dont Marine Le Pen, à un procès. La défense a pour objectif de “repousser la tenue d’un procès éventuel à l’après-présidentielle 2022” selon un avocat du parti.

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