Cela fait un an que Louis Gallois a remis son rapport sur la compétitivité qui lui avait été demandé par le gouvernement. Interviewé par Les Echos, l'ancien patron d'EADS félicite François Hollande et ses ministres de l'avoir écouté sur la grande majorité des points évoqués mais s'inquiète de l'euro fort qui peut tuer la reprise économique.
Le gouvernement a bien écouté
Louis Gallois est assez satisfait de lui-même et il est satisfait d'avoir été écouté par le gouvernement, notamment sur le CICE même si « ce n'est pas exactement le dispositif que j'avais proposé ».
« Il a la vertu de déplacer 20 milliards d’euros vers les entreprises. C’est un effort considérable qui représente 4 à 6 % de la masse salariale des entreprises. » estime M. Gallois.
Si le gouvernement a fait des efforts, pour Louis Gallois « il manque encore un écosystème » qui permette de renouer réellement avec l'attractivité et la compétitivité en France. En particulier, ce sont les jeunes qu'il faut mettre à profit : « L’apprentissage est également une réforme essentielle à mettre en œuvre : c’est une machine formidable pour intégrer les jeunes dans de véritables emplois. »
Redresser la compétitivité « est une affaire de temps »
Le gouvernement n'est pas au bout de ses peines pour l'ancien patron d'EADS mais il ne doit pas abandonner même si les résultats ne sont pas forcément encore visibles. « Redresser la compétitivité est une affaire de temps, de persévérance. C’est une action engagée sur plusieurs années. »
« L'industrie a touché le fond de la piscine » estime Louis Gallois mais « pour une partie d'entre elle, l'horizon s'éclaircit » confie-t-il aux Echos.
L'euro est un « vrai problème »
Mais les industriels français souffrent de l'euro car « l'euro fort renforce les forts et affaiblit les faibles ». Louis Gallois est d'ailleurs parfaitement clair sur la question :
« Un euro à taux raisonnable ne dispense ni des efforts ni des réformes, mais il est aussi nécessaire au redressement de notre compétitivité. »