Pour l'ancien Premier ministre, la situation économique de la France est "extrêmement grave". Pour cette raison, il estime que le gouvernement doit mettre en branle le pacte de responsabilité d'ici deux semaines, sous peine de desservir l'action de François Hollande, et de ne plus être crédible aux yeux des Français.
Jean-Pierre Raffarin n'a pas une vision très reluisante du gouvernement de Jean-Marc Ayrault. Il estime même qu'il "dessert" l'action du président de la République.
"Le gouvernement dessert un peu le président de la République"
"J'ai quand même le sentiment que le gouvernement dessert un peu le président de la République. On a eu le 14 janvier une conférence de presse du président qui était assez claire avec un pacte de responsabilité, un certain nombre de perspectives, et là, quotidiennement, on voit le gouvernement qui détricote un peut tout ça, le pacte de responsabilité est embourbé, la politique familiale est tiraillée dans la majorité" analyse l'ancien Premier ministre.
Le gouvernement doit mettre en place le pacte de responsabilité rapidement
Cependant, interrogé ce mercredi sur Europe 1, il estime que l'équipe gouvernementale doit coûte que coûte mettre en place le "pacte de responsabilité" annoncé par François Hollande, "dans les quinze jours". Et pour cause, l'ancien Premier ministre observe que la situation est "extrêmement grave". "Il n'y a aucun indicateur favorable ni sur l'attractivité, ni sur la compétitivité" ajoute-t-il.
"Le président de la République ne doit pas être content de son gouvernement. On lui met une pagaille noire, le ministre de l'Intérieur se prend pour le ministre de la Famille, les parlementaires ne veulent pas écouter le gouvernement. C'est le gouvernement du désordre" conclue Jean-Pierre Raffarin.
Les 50 milliards d'euros d'économies, garants de la crédibilité du gouvernement
Difficile, dans un tel contexte, de mettre en place les 50 milliards d'euros d'économies annoncées par le chef de l'Etat. Pourtant, d'après Jean-Pierre Raffarin, c'est la seule manière aujourd'hui pour la majorité de retrouver sa crédibilité. Une majorité dont "le discrédit est évident aujourd'hui".