Et le gouvernement n'est pas près de se passer des radars puisqu'un petit nouveau a fait son apparition le 15 mars dernier !
Nom de code : ETM. Entendez par là, en langage policier, équipement de terrain mobile. Ce que vous appelleriez des radars "mobiles mobiles" ou mobiles embarqués. Le système est simple. Une voiture banalisée intégrée à la circulation dans laquelle est installé un système de radar flashant les automobilistes un peu trop confiants.
Ce radar est capable d'établir jusqu'à sept PV à la minute. C'est donc l'arme ultime pour les policiers chargés de contrôler les amoureux du pilotage sportif. Vu de l'extérieur, un usager n'a aucun moyen de détecter qu'il va doubler une voiture banalisée, bourrée de matériel électronique dernier cri. Quand il pourra s'en rendre compte, il sera trop tard.
Deux indices, pourtant, permettent de repérer le piège. Tout d'abord, les gendarmes à l'intérieur de l'habitacle de la voiture, sont en uniforme. Mais à 90km/h, il vaut mieux avoir une vue d'aigle. L'autre indice, c'est une plaquette noire, près du pare-choc du véhicule banalisé, qui n'est autre que le capteur du flash. Mais attention, ce flash est invisible.
Vingt modèles de ces radars rentreront donc en activité à la mi-mars. Dans un premier temps, seuls des véhicules Renault, équipés par une société française, Fareco, rejoindront les unités de forces de l'ordre pour un coût de 70 000 euros par radar, achat du véhicule compris. D'ici trois ans, ce sont pas moins de 300 véhicules qui devraient être équipés.
Ces ETM rejoignent donc la grande famille des radars, actuellement composée de 8 modèles différents dont les plus connus sont bien sûr les radars fixes, les radars pédagogiques et depuis peu également, les radars feu rouge. En tout, ce sont pas moins de 5 787 radars, toutes catégories confondues, qui bordent les routes de France. En 2010, les radars avaient coûté aux contribuables la bagatelle de 196 millions d'euros. Et on ne comptait à l'époque que 2 750 appareils...
Les pouvoirs publics n'ont donc pas l'intention de baisser leur nombre, car en plus de réduire la mortalité sur les routes, ces appareils sont une manne considérable. En 2012, ils ont rapporté pas moins de 700 millions d'euros à l'Etat. Et la répartition de cette somme se fait en trois parties. La première, soit 37 % du montant, est dédiée à l'achat et au fonctionnement des radars. Ensuite ce sont 30 % qui sont directement reversés aux collectivités locales, qui les utilisent généralement pour des travaux liés à la sécurité routière. Enfin 33 % sont consacrés à l'agence de financement des infrastructures de transport.
Ici, le tout-répressif joue le jeu de la sécurité : en 2012, on a dénombré 8 % de morts sur la route de moins qu'en 2011...
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Article initialement publié le 28/02/2013