Evidemment, sa prise de position n'est pas tout à fait désintéressée, loin de là. Dans une interview aux Echos, le milliardaire fondateur de Free, jusque-là le trublion de la bande des opérateurs français, Xavier Niel, révèle son choix : qui de Bouygues ou de Numericable doit, selon lui, racheter SFR ?
Si Bouygues l'emporte, jackpot pour Free
« Bouygues ! », répond-il sans ambages, alors que Vivendi, la maison mère de SFR, doit donner sa décision aujourd'hui. Notamment car c'est un "industriel solide" et "peu endetté" selon lui. Soit. Mais là n'est pas la seule raison. Car son entreprise a tout à gagner à ce que ce soit Bouygues qui rachète SFR !
Précisément, si c'est Bouygues qui l'emporte, Free récupèrera son réseau mobile –environ 15 000 antennes – ainsi que des fréquences, dont celles de la 4G. En outre, il deviendra le troisième larron d'un marché qui en comptait jusque-là quatre. Jackpot !
En revanche, si Numericable a les faveurs de Vivendi, patatras pour Free. « Si Numericable l'emporte, cela va créer un acteur extrêmement endetté, et qui ne croît pas » assure-Xavier Niel, comme une menace.
Numericable ne s'avoue pas vaincu
Dans tous les cas, Numericable reste plus que jamais dans la course. L'entreprise a même revu son offre à la hausse en dernière minute : elle propose désormais pour s'offrir SFR la modique somme de 11,75 milliards d'euros, soit 850 millions d'euros de plus que sa proposition initiale.
Le résultat de cette partie de Monopoly endiablée doit être connu aujourd'hui, en fin de matinée vraisemblablement. Les employés des entreprises concernées, et les abonnés, vont bientôt savoir vers quel opérateur se tourner à l'avenir !