Le saucisson français n’était déjà plus français depuis près de vingt ans. Mais désormais il sera asiatique. Les entreprises Justin Bridou et Cochonou vont battre pavillon chinois à la suite de l’aval du rachat des deux marques par le groupe Shuanghui International, leader chinois de la production de viande de porc.
Des Etats-Unis à la Chine avec amour
Les deux marques françaises étaient la propriété du groupe américain Smithfield Foods depuis 1996. Bien loin du « bon goût de chez nous », selon le slogan de Cochonou. Un nouveau passage de propriétaire ne va pas les faire revenir sur l’Hexagone mais simplement leur faire traverser l’océan pacifique.
Le groupe chinois Shuanghui International a obtenu, vendredi 6 septembre 2013, l’autorisation des autorités américaines pour s’approprier des entreprises de fabrication de saucissons et autres produits dérivés du cochon. La Commission américaine sur l’investissement étranger a décrété que le rachat par la Chine de la production de spécialités françaises ne constituait pas un danger pour les Etats-Unis.
Des saucissons d’une valeur de 7 milliards de dollars
Le 24 septembre 2013, les actionnaires de Smithfield vont approuver ce rachat qui devrait rapporter au groupe américain 7 milliards de dollars. Un investissement qui devient le plus gros investissement chinois sur le territoire américain.
Grâce à l’acquisition de la production du Bâton de Berger et des autres produits « typiquement français », Shuanghui International deviendra un leader mondial de la production de viande animale. Mais heureusement rien ne va changer pour ces marques, si ce n’est le propriétaire.
Plus de trente ans à l’international et ce n’est pas terminé
Le Bâton de Berger et les autres produits ne vont pas voir leurs noms bien français changer du jour au lendemain pour une dénomination aux accents asiatiques. La France reste le pays d’origine et on sait qu’en Asie les produits français font fureur. Justin Bridou, Cochonou et toute la famille garderont toujours ce côté « frenchy » qui plaît tant.
Cochonou, dont la création remonte à 1971 par l’entreprise Olida, battait pavillon américain depuis 1996. Cette année-là, la société était rachetée par le groupe Aoste auquel on doit justement la marque Justin Bridou. Et malgré le nom italo-français – la Vallée d’Aoste étant une région autonome d’Italie ayant l’italien et le français comme langues officielles – le groupe Aoste était déjà filiale du groupe espagnol Campofrio, lui-même filiale du groupe américain Smithfield Foods.
Bien peu de France dans tout ça.