États-Unis : qui est le plus corrompu ?

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Par Bill Bonner Publié le 27 septembre 2019 à 9h55
Entreprises Gouvernance Mesures Anti Corruption
@shutter - © Economie Matin

Petite étude comparative de la corruption… et pourquoi elle est inévitable dans un empire vieillissant.

En tête de liste, on trouvait les Biden. Le journal The Hill nous en dit plus :

« De vive voix, sous l’œil des caméras, [Joe] Biden [vice-président des États-Unis sous Obama] a décrit comment il a menacé le président ukrainien Petro Porochenko en mars 2016, l’avertissant que l’administration Obama pourrait supprimer un milliard de dollars de garanties de prêt, ce qui aurait fait sombrer l’ancienne république soviétique dans l’insolvabilité, s’il ne renvoyait pas immédiatement le procureur général Viktor Chokin. […]

‘Eh bien, p***, il a été viré […]’, a déclaré Biden lors d’un événement du Conseil des relations étrangères.

[…] Cependant, des officiels ukrainiens me disent que Biden devait être au courant d’un élément crucial… mais qu’il n’a pas mentionné à son public : le procureur qu’il a ainsi fait virer menait une enquête approfondie sur la corruption dans la société gazière Burisma Holdings, qui employait le cadet de Biden, Hunter, dans son conseil d’administration.

Les données bancaires américaines montrent que la firme de Hunter Biden, Rosemont Seneca Partners, LLC, basée aux États-Unis, a reçu des transferts réguliers vers l’un de ses comptes – d’un montant généralement supérieur à 166.000 dollars par mois – de la part de Burisma, entre le printemps 2015 et l’automne 2015, à une période où le vice-président Biden était la principale autorité américaine gérant l’Ukraine et ses relations tendues avec la Russie. »

Cependant, la concurrence pour le titre du « Plus Corrompu » est intense.

Juste derrière les Biden, on trouve la famille Trump. Il y a de nombreuses allégations contre les Trump – père, fille et fils –, concernant les petites affaires de duplicité habituelles, mais la semaine dernière a vu naître une nouvelle accusation, plus claire. CBS :

« Le président Trump a admis dimanche qu’il avait parlé de Joe Biden durant un appel téléphonique avec le président ukrainien nouvellement élu, Volodymyr Zelensky, en juillet – confirmant apparemment les allégations selon lesquelles qu’il aurait discuté avec un dirigeant étranger d’une enquête potentielle sur un opposant politique [américain].

‘La conversation que j’ai eue était en grande partie pour des félicitations, avec en grande partie sur la corruption, toute la corruption qui a lieu, et en grande partie sur le fait que nous ne voulons pas que nos gens, comme le vice-président Biden et son fils [contribuent] à la corruption déjà [présente] en Ukraine’, a déclaré M. Trump aux journalistes à la Maison Blanche, avant de partir pour un voyage au Texas. »

À vous de voter

Nous pouvons trancher dès maintenant. Selon vous, qui est réellement corrompu ? A) Joe et Hunter Biden ou B) Donald Trump et ses boys ?

Si vous avez répondu A ou B, vous ne réfléchissez pas assez. Parce qui si les histoires racontées dans la presse sont vraies, la meilleure réponse est C) les deux.

Les Biden semblent avoir exploité une opportunité de gain financier engendrée par un empire dégénéré. (Il coûte peut-être 1.000 milliards de dollars par an aux contribuables, mais au moins quelques Américains semblent en profiter. C’est bien entendu pour cette raison que les États-Unis sont un empire du Deep State + JIM Globalist màj.)

Donald Trump, quant à lui, a vu les choses sous un autre angle. S’il pouvait faire en sorte qu’un pays étranger espionne les Biden, cela augmenterait potentiellement ses propres chances de rester au pouvoir. Joe aurait pu être sali… et perdre les votes de ceux qui attendent de leurs présidents qu’ils soient au-dessus de tout soupçon.

En ce qui nous concerne, nous ne condamnons aucun des deux. Les présidents, comme les plombiers, sont rarement immaculés. Si nous étions à leur place, nous ferions peut-être pareil.

Nous évitons donc l’indignation, et nous nous penchons sur l’origine de leur position…

Friponneries et Deep State

L’être humain est facilement corrompu ; rien de nouveau sous le soleil. Il est toujours avide. Républicain ou démocrate, conservateur ou progressiste… peu importe. Il est toujours prêt à faire quelques friponneries s’il pense pouvoir s’en tirer sans conséquences.

Lors de périodes plus honnêtes, une société gazière ukrainienne n’a pas vraiment besoin d’un avocat américain qui n’y connaît pas grand chose en gaz naturel et ne sait pas parler la langue.

Mais voilà qu’arrive un gros, gros empire, avec Deep State très, très enraciné… et voilà qu’on déverrouille les portes, qu’on sort les bonnes bouteilles et qu’on attache les jeunes filles à leurs lits.

Et rien ne fournit de plus belles cibles, avec si peu de risques personnels, que d’aller imprudemment se mêler des affaires des autres à l’étranger.

Des contrats sont signés. Des experts sont embauchés. Des think tanks sont engagés. Des avions de guerres sont commandés. Et les médias trottent là derrière comme des aides de camp.

Quoi de mieux pour vendre des journaux qu’une bonne guerre ? Et puis l’honneur et la crédibilité de la nation sont en jeu !

C’est l’argent qui compte

Ce qui est vraiment en jeu, c’est l’argent. On dépense de l’argent pour détruire une nation… et puis on en dépense plus encore pour la reconstruire à peu près comme elle était auparavant.

Quant au peuple, il n’a pas la moindre idée de ce qui se passe. Les gens ne savent pas de quoi il en retourne, dans toutes ces affaires étrangères, et – très sagement – ils s’en soucient peu.

Iran… oui, les ayatollahs semblent dangereux, mais les Saoudiens aussi, après tout.

Russie… Poutine est un « homme fort ». Est-ce une bonne ou une mauvaise chose ?

Chine… Ils étaient bien gentils de nous envoyer tous ces trucs bon marché. J’espère qu’ils ne nous demanderont pas de les payer…

Tout cela n’est qu’ignorance et manque de pertinence, pour le public. Pour les initiés, en revanche, chaque intervention est marquée du signe du dollar. Le pouvoir corrompt, dit-on. À mesure que la puissance d’un empire avance en maturité, la corruption se répand.

« Le pouvoir est le meilleur aphrodisiaque », dit Henry Kissinger. Faut-il s’étonner que les Biden et les Trump se sentent un peu échauffés ?

On ne peut pas être trop cynique, au sujet de la politique. Le défi est plutôt de s’assurer d’avoir assez de cynisme. Il vous en faudra tout un tonneau juste pour traverser les quelques années qui viennent.

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Fondateur et président d'Agora Inc., une maison d'édition publiant des lettres d'information financières pour les investisseurs particuliers.

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