En cette période de réflexion sur la monétisation des contenus en ligne, subsiste toujours la même interrogation : à quoi les internautes accordent-ils suffisamment de valeur pour être prêts à payer ? et selon quelles modalités ? CCM Benchmark (éditeur du JDN) dans une étude menée en septembre dernier auprès de 814 internautes, déjà consommateurs de contenus payants, apporte des éléments de réponse.
La musique arrive largement en tête des contenus et services achetés au cours des 6 derniers mois, avec 49% des personnes interrogées concernées. Dans le tiercé de tête figurent également la VOD (28%) et les jeux vidéos en ligne (23%), puis les livres numériques avec 21% d'achats effectifs.
Si les contenus d'actualité et la presse n'ont été payés que par 13% des répondants, ceux-ci y ont toutefois consacré un budget moyen mensuel de 6,31€ pour les femmes et de 7,34€ pour les hommes, plus élevé que celui accordé à la musique (5,66€ pour les femmes et 6,26€ pour les hommes) et à la VOD (5,46€ pour les femmes et 6,97€ pour les hommes).
L'étude s'intéressait également aux modalités de paiement plébiscitées par les internautes : le paiement à l'acte reste la solution préférée, mais, bonne nouvelle, les formules d'abonnement prennent de l'importance.
Ainsi, pour les contenus d'actualité et la presse, 43% des interrogés déclarent être intéressés par l'abonnement et 8% par la constitution d'une « réserve de paiement », ce qui sous-entend une confiance et une fidélité envers l'émetteur d'information.
Enfin, l'incitation à acheter passe pour plus des 2/3 des répondants, par un essai préalable gratuit des services et produits proposés, les contenus exclusifs prenant la dernière place en terme d'incitation (16%).
Ces enseignements sont à rapprocher de certains éléments mis en évidence dans une investigation récente menée par Hadopi et le Groupement pour le développement de la Lecture Numérique (GLN) sur les usages et les perceptions du livre numérique des français.
Il y apparaissait que pour de nouvelles formules d'achat, les lecteurs se montraient notamment intéressés par la vente couplée (vente d'un livre papier plus version numérique) (78% d'intéressés) et pour la catégorie des gros lecteurs, par la possibilité de souscrire à un abonnement (69% d'intéressés).
Mais une tendance qualitative se dessinait : la banalisation des livres numériques entraînait la perte du sentiment de propriété, et l'offre de contenus était perçue comme étant « libre » : des « fichiers », simples avatars de livre imprimé.
A suivre avec attention : signal faible ou simple étape dans de nouvelles habitudes de lecture ?