Quelles sont les solutions d’épargne pour les enfants ?

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Par Partenaire Modifié le 7 septembre 2020 à 10h24
Solutions Epargne Enfants
@shutter - © Economie Matin

Dès la naissance d’un enfant, de nombreux parents s'interrogent sur la meilleure solution pour lui constituer une épargne. Certains parents mettent un place un versement programmé périodiquement vers le compte de leur enfant, d’autres se contentent de versements ponctuels, à l’occasion des fêtes de fin d’année ou d’anniversaire.

Avec le temps, cette épargne constitue un joli petit pécule dont l’enfant profitera généralement au moment de quitter le cocon familial. Le jeune adulte pourra ainsi financer les premiers pas vers son indépendance. L’épargne sera alors mobilisée, au choix, pour se payer le permis de conduire (comptez 1500 à 2000 euros selon les régions), intégrer une prestigieuse université (plusieurs dizaines de milliers d’euros outre-Atlantique), se loger durant ses études, voire monter une entreprise pour les plus entreprenants.

Du point de vue des parents, l’objectif de cette épargne pour son enfant est d’anticiper très en amont ce poste de dépense. Si l’on reprend le cas des études, elles représentent un coût parfois très important que toutes les familles n’ont pas la possibilité de financer le moment venu. Anticiper ce moment 10 à 15 ans en amont permet d’envisager sereinement l’avenir. Mieux encore, l’effort d’épargne sera récompensé par les intérêts composés qui viendront gonfler les encours. Mais pour cela, encore faut-il faire les bons placements ! L’inflation est faible mais le rendement des placements sans risque l’est encore davantage. Voici plusieurs solutions à explorer pour trouver le meilleur placement pour l’épargne des enfants.

Livrets, PEL : des performances décevantes

Le premier réflexe est généralement d’ouvrir un livret. Le livret A est accessible à tout âge. Malheureusement, son rendement est très faible, le taux s’établit à 0,50 % en 2020. Ce taux ne dépasse pas celui de l’inflation. Le livret A est un choix par défaut mais il est possible de mieux faire.

Certains parents ont le réflexe d’ouvrir un plan d’épargne logement (PEL). Ce produit d’épargne rapporte désormais très peu (1% brut soit 0,70 % net). Le taux d’intérêt est fixé au moment de l’ouverture du produit. Eu égard la faiblesse du taux actuel, ce produit d’épargne n’est plus intéressant tellement intéressant.

Un certain nombre de placements financiers sont conditionnés à un critère d’âge. C’est le cas du livret jeune, ce dernier est réservé aux personnes ayant entre 12 et 25 ans. Contrairement au livret A et au PEL, le taux de rémunération du livret jeune n’est pas fixé au niveau national, ce taux est défini à la discrétion de l’établissement bancaire. Le taux servi est toujours supérieur à celui du livret A. Le livret jeune constitue une solution envisageable pour investir à court et moyen terme. Il ne faut pas hésiter à faire jouer la concurrence entre les établissements, il existe des disparités importantes. Malheureusement, les versements sur le livret jeune sont limités à 1600 euros.

Assurance vie : la meilleure solution pour investir à long terme

La solution pour placer l’argent efficacement est à aller chercher du côté de l’assurance vie. L’assurance vie est le meilleur placement financier pour les épargnants en général, et c’est aussi le cas pour les enfants. Ce produit d’épargne s’illustre par ses possibilités de diversification et ses avantages fiscaux.

En premier lieu, l’assurance vie permet d’investir dans un produit d’épargne très populaire et offrant une garantie sur le capital investi : le fonds euro. Malgré une baisse des performances ces dernières années, les fonds euro continuent à délivrer des performances très supérieures à celles du livret A. La performance moyenne des fonds euro a été de près de 1,50 % en 2019. C’est près du triple du rendement du livret A ! En 2020, les fonds euro devraient afficher un rendement au moins 2 fois supérieur à celui des livrets.

Les jeunes enfants ont naturellement un horizon d’investissement à long terme. Une vingtaine d’année sépare la naissance de l’entrée dans la vie active. Ce temps long permet d’envisager une diversification vers des placements plus performants que les fonds euro. L’allocation pourra ainsi comporter une part investie en unités de compte. Les unités de compte correspondent à l’ensemble des supports autres que les fonds euro accessibles au sein de l’assurance vie. On y trouve des fonds diversifiés, des fonds investis en actions, des fonds obligataires, et même des supports immobiliers. À mesure que la date s’approche du moment où l’épargnant sollicitera son épargne, un transfert graduel des placements dynamiques (et donc risqués) vers les placements non risqués pourra s’opérer au sein de l’enveloppe.

Du côté des avantages fiscaux, l’épargnant bénéficie d’un abattement de 4600 euros par an sur les plus-values imposables lors des retraits. Mais pour cela, il est nécessaire que le contrat ait plus de 8 ans. Les parents auront donc intérêt à ouvrir un contrat à leurs enfants le plus tôt possible. Si possible avant ses 10 ans afin que l’enfant puisse bénéficier de l’avantage fiscal dès l’âge adulte, qui correspond également à l’âge d’entrée dans l’enseignement supérieur, mais aussi l’âge auquel on peut passer son permis et/ou initier divers projets. En cas de retrait avant 8 ans, la fiscalité sur les plus-values est celle qui s’applique par défaut sur les revenus du capital.

On peut ouvrir une assurance vie au nom d’un enfant dès sa naissance. L’ouverture d’une assurance vie pour un enfant de moins de 12 ans requiert la signature de 2 représentants légaux. Le consentement de l’enfant est requis s’il a plus de 12 ans. L’enfant devra attendre ses 18 ans avant de disposer librement de son assurance vie. Avant cet âge, toutes les opérations réalisées sur le contrat devront être approuvées par les parents. En pratique, ce sont eux qui seront à l’initiative dans la majorité des cas. Il est possible de reculer l’âge auquel l’enfant disposera librement de son capital. Pour cela, les parents peuvent mettre en place un pacte adjoint. Ce pacte permettra d’encadrer la gestion du contrat et la destination qui sera faite des capitaux. Un conseiller en gestion de patrimoine peut aider à mettre en place ce type de contrat.

Il ne faut pas hésiter à consulter les comparatifs d’assurance vie avant de souscrire un contrat. Il existe des disparités importantes entre les contrats, tant au niveau des frais de gestion que des services et des supports d’investissement accessibles.

Déléguer la gestion des encours investis en assurance vie

La gestion d’une assurance vie dans une optique d’investissement à long terme fait apparaître des problématiques d’allocation du capital. Tous les parents n’ont pas les compétences, ni pour eux-mêmes, ni pour leurs enfants, pour gérer l’allocation des versements réalisés sur l’assurance vie.

Pour cette raison, il est commode d’opter pour une gestion pilotée, plutôt qu’une gestion libre. Ce choix dépendra du niveau de connaissance des parents. Les parents disposant de solides connaissances en matière d’allocation de l’épargne pourront prendre la main et gérer le contrat en direct, en profitant au passage pour enseigner à leur enfant les notions essentielles à connaître pour correctement gérer son épargne. La majorité des parents auront néanmoins intérêt, pour eux-mêmes et leurs enfants, à déléguer la gestion de l’assurance vie. Presque tous les acteurs commercialisant des assurances vie proposent des services de gestion pilotée de l’épargne.

CTO et PEA : des alternatives moins intéressantes que l’assurance vie

Il existe une autre solution d’épargne pour les enfants : le compte-titres ordinaire (CTO). Le CTO permet d’investir dans des actions et des fonds d’investissement. Le CTO ne bénéficie pas de régime fiscal avantageux. Les épargnants auront donc intérêt à privilégier l’enveloppe de l’assurance vie pour investir en actions.

Dans le cadre de la loi PACTE, le gouvernement a récemment lancé un PEA Jeunes. Ce dernier fonctionne de la même façon que le PEA classique, à ceci près que les versements sont limités à 20 000 euros (contre 150 000 euros pour le PEA classique). Le PEA est une enveloppe au sein de laquelle l’épargnant peut investir et réinvestir son argent sur des titres de sociétés européennes (ou des fonds en actions) sans subir de frottement fiscal. Ainsi, les plus-values ne sont taxées qu’à la sortie des capitaux du PEA. Le PEA Jeunes est un dispositif intéressant, à ceci près qu’il ne concerne que les jeunes de 18 à 25 ans encore rattachés au foyer fiscal de leurs parents.

En conclusion, les livrets délivrent des performances inférieures à l’inflation, leur usage devrait être restreint à des placements à court terme. La solution d’épargne la plus souple et performante pour gérer et valoriser l’épargne d’un enfant est l’assurance vie. Cette solution permet d’adapter l’allocation et le risque en fonction de l’âge et des projets financiers à venir.

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