« La rencontre entre le numérique et la santé est une promesse pour les patients, les professionnels et le système de santé dans son ensemble. Cette stratégie permettra à la France d’entrer pleinement dans l’ère de la médecine digitale »Marisol Touraine, ministre des Affaires Sociales et de la Santé, le 4 juillet 2016
Le plan e-santé initié par Marisol Touraine se concrétise au fil des semaines, avec toujours pour but d’accompagner les acteurs de la santé dans l’adoption de nouvelles technologies, renforçant ainsi la position de la France en tant que terre d’innovation. L’occasion de revenir sur les enjeux liés à la santé connectée et les bonnes pratiques à adopter.
Le patient au cœur du dispositif
Selon une étude réalisée par Vidal CNOM, 61% des médecins ayant un smartphone utilisent des applications médicales, et le corps médical se dit de plus en plus enclin à conseiller l’utilisation de nouvelles technologies (applications, objets connectés…). Le corps médical et les nouvelles technologies évoluent désormais de pair, et ce, au travers de l’intégralité du parcours santé. Compte tenu des besoins grandissants en mobilité des médecins, les nouvelles technologies les accompagnent dans leur quotidien : on parle alors d’espace de travail mobile médical. Celui-ci est toujours en marche, toujours connecté ; c’est un environnement de travail personnalisé que les professionnels de santé emportent avec eux partout. Aujourd’hui, ils sont habitués à passer d’un poste de travail partagé à leur tablette lors de déplacements chez les patients, pour enfin terminer leur journée, chez eux, sur leur ordinateur personnel.
Cet environnement permet instantanément d’accéder de façon sécurisée aux dossiers médicaux électroniques, aux applications cruciales et aux postes de travail cliniques. Cette flexibilité a un impact non négligeable sur la productivité et la réactivité du corps médical. Grâce à une gestion optimisée des profils des patients, le traçage des soins et l’expérience des malades s’en trouvent nettement améliorés. Les équipes médicales peuvent accéder à des profils individualisés où les données ont été partagées et synchronisées entre les équipes. L’accès en temps réel aux postes de travail, aux dossiers médicaux électroniques et aux outils de communication clés permet d’optimiser le temps et la qualité de l’expérience ressentie par les patients.
Vers une réduction des coûts
La rentabilité et l’efficacité des soins reposent sur une quantité de facteurs bien différents les uns des autres. Les nouvelles technologies désormais à disposition des médecins permettent par exemple d’éviter certains déplacements coûteux, ou encore des lourdeurs administratives. Les médecins sont ainsi en mesure de se concentrer sur ce qui compte le plus, à savoir les patients et leurs familles, leur économisant un gain de temps non négligeable.
Le suivi peut également être mené avec le patient en dehors de l’hôpital ou de la clinique afin de lui éviter une seconde hospitalisation coûteuse. En réduisant au maximum la durée des séjours des malades, au travers du développement de la chirurgie ambulatoire notamment, les coûts s’avèrent être coupés en deux. Dans une autre mesure, la mutualisation des savoirs faire au travers d’échanges via vidéo-conférences avec des confrères au niveau national comme à l’international influe sur la productivité des médecins dans l’accélération de la prise de diagnostic.
La médecine s’affranchit des distances
En 2015, 57% des français se déclaraient déjà favorables à la mise en place de séances de vidéo-conférence avec leur médecin. Grâce aux fonctionnalités de vidéoconférence, les médecins peuvent également consulter un spécialiste ou coordonner plusieurs équipes de soins sur un cas difficile, indépendamment du lieu où elles se trouvent. En optimisant la communication entre les équipes, les nouvelles technologies viennent rebattre les cartes des échanges médicaux. Ainsi, au-delà de la communication, des interventions chirurgicales ou des télé-diagnostiques, l’accès aux experts médicaux est facilité, et favorise l’amélioration de la prise en charge et le diagnostic des patients.
En supprimant les silos technologiques associés aux postes de travail via un environnement de travail médical mobile permet d’accéder à des applications et des données constamment optimisées et mises à jour, et de bénéficier d’une expérience enrichie grâce à une approche centralisée de mise à disposition des services.
Toujours plus de technologies au services des praticiens… et des patients
Au-delà des technologies déjà existantes et dédiées aux usages médicaux, d’autres technologies peuvent être utilisées dans le cadre de thérapies, notamment si l’on prend exemple de la psychiatrie. En effet, dans le cadre de thérapies contre les phobies, les casques de réalité virtuelle - actuellement utilisés pour le cinéma, le tourisme, l’automobile (…) – peuvent servir de mises en situations à des patients phobiques. Ainsi, des patients peuvent être « vivre » des expériences terrorisantes à leurs yeux sans rien craindre afin de les aider à gérer leurs stress et leurs angoisses. Notre imagination ne serait donc pas une limite quant aux traitements possibles grâce aux nouvelles technologies dans un futur proche.
Depuis quelques années, un nombre grandissant d’entreprises bouleversent le monde de la santé avec leurs innovations technologiques. Selon le cabinet d’étude Grand View Research le marché de l’e-santé devrait atteindre 400 milliards de dollars en 2022. Néanmoins, les progrès technologiques ne se résument pas au dernier cœur artificiel ou micro robots, ils concernent également, et avant tout, l’accompagnement des médecins dans la pratique quotidienne de leur métier. En effet, c’est tout l’écosystème médical qui s’en voit impacté : du patient au corps médical, chacun y trouve son compte. Les coûts, les délais mais aussi les relations malades/médecins s’en trouvent sensiblement transformés.