Quelle prévisions bancaires pour 2017 ?

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Par Bob Wiederhold Publié le 6 janvier 2017 à 5h00
Banque Secteur Previsions 2017
@shutter - © Economie Matin
50 %Plus de 50 % des clients de banques seraient prêts à quitter leur établissement pour un autre.

La finance accélère sa métamorphose en donnant la priorité au numérique, avant de lui réserver l’exclusivité : ce n’est qu’une question de temps. Bon nombre de générations futures ne mettront jamais les pieds dans une agence bancaire et, avec le paiement sans contact, le bitcoin et la blockchain, la monnaie elle-même devient progressivement digitale, jusqu’à l’abstraction.

L’année 2017 s’affirmera dans la progression logique de cette tendance, qui verra se banaliser les start-up FinTech exploitant des technologies émergentes de type blockchain. Elles laisseront dans leur sillage les grandes banques, incapables de pourvoir aux besoins de l’économie digitale.

À court terme, l’année 2017 sera également celle de la révolution « open banking » et de la migration massive de la clientèle, avec des services numériques et une expérience utilisateur à l’importance inégalée jusqu’ici. Il sera plus facile, pour les clients, de « changer de crèmerie » et d’avoir accès aux données leur permettant de décider s’il est judicieux de quitter leur banque, à quel moment et pour quel établissement. Ainsi averties, les banques s’emploieront à se montrer plus ouvertes, compétitives et modernes. Elles dispenseront, en définitive, à leurs clients l’expérience numérique exigée : depuis l’accès à l’ensemble de leurs comptes à partir d’une seule et même application jusqu’à la diffusion d’un service introuvable ailleurs, en passant par la transmission des informations et alertes dont ils ont besoin, au moment voulu.

Résumé de l’actualité bancaire en 2016

L’année 2016 a consacré la start-up FinTech. En marge des votes de protestation en faveur du Brexit et de Trump qui provoquent un cataclysme dont sont victimes le monde et l’économie mondiale, les grandes banques et l’establishment financier ont, eux aussi, été sévèrement touchés cette année. Les clients, las de plusieurs années de services médiocres, se sont rués en masse vers des banques challenger, en quête d’une meilleure expérience, plus personnalisée et davantage fédératrice sur le plan émotionnel.

Cette année fut également celle de la banalisation de technologies émergentes telles que la blockchain, celle où les coups de pub sont finalement devenus réalité. Même s’il reste encore un sacré bout de chemin à parcourir. Les données sont également mieux exploitées. Si les banques utilisent depuis longtemps les données pour prédire les tendances et opportunités futures, traiter les règlements et calculer le risque à moyen ou long terme, elles retirent toujours davantage de valeur ajoutée de leurs données opérationnelles. Précisons néanmoins qu’il reste encore bien des choses à améliorer dans ce domaine. Fortes de ce capital données, les banques se révèlent de plus en plus capables de proposer des offres personnalisées à leurs clients en temps réel. Profitant d’un accès optimisé aux données opérationnelles et d’une meilleure utilisation de celles-ci, ces établissements peuvent faire diligence auprès de leurs clients en peaufinant les solutions proposées. Comme un complément d’assurance habitation à de nouveaux propriétaires ou une offre de change de devises aux clients qui se rendent à l’étranger, dès leur arrivée sur leur lieu de destination.

Prévisions technologiques pour 2017

En 2017, les entreprises devront s’investir dans une économie digitale articulée autour de l’utilisateur, que celui-ci soit client e-commerce ou ingénieur industriel. Cette nouvelle économie génère d’importants bouleversements dans tous les secteurs d’activité : depuis Amazon qui transforme nos modalités d’achat, à Netflix qui redéfinit notre manière de regarder la télévision, en passant par Uber qui révolutionne nos formules de déplacement. S’adapter à ce phénomène revient à faire appel à des applications visant à déployer l’expérience utilisateur adaptée, que ce soit sur mobiles, le web ou des appareils connectés, via une gamification sociale ou une banque à distance optimisée. Ainsi, d’après l’ONS, la part totale du chiffre d’affaires tiré du e-commerce dans les entreprises s’inscrit en progression constante, passant de 13,7 % en 2008 à 19 % l’an dernier – les enseignes dépourvues de site e-commerce sont donc perdantes et se privent d’une clientèle appréciable. Les entreprises incapables de tirer avantage de l’économie digitale ne tarderont pas à se retrouver à la traîne, tout comme celles incapables de mettre à profit le potentiel de technologies émergentes comme Blockchain.

Pour tirer avantage de la nouvelle économie et des technologies sur lesquelles elle repose, les données sont déterminantes. Peu importe la manière dont elles sont générées : leur éclairage est précieux pour les projets futurs de l’entreprise, et elles donnent à celle-ci les moyens de prendre et d’appuyer les meilleures décisions opérationnelles en temps réel. Sachant que moins de 25 % des grandes entreprises exploitent des données en provenance d’appareils intelligents ou de capteurs comme aides à la décision, toujours d’après l’ONS, il reste encore des progrès à accomplir. En définitive, les entreprises doivent veiller à se doter de la base de données adéquate. Concrètement, il ne s’agit pas seulement d’être en mesure d’opérer une montée en capacité qui garantira une expérience irréprochable à plusieurs millions d’utilisateurs potentiels aux quatre coins du monde, à tout moment. Il s’agit également d’être capable d’exploiter ces données à tout moment, indépendamment du format exigé ? que ce soit pour analyser des événements susceptibles de se produire au cours de la prochaine décennie, ou assurer des performances optimales sur-le-champ ? sans avoir à saisir, récupérer et analyser des données en fonction de critères bien particuliers. Des acteurs tels que Ryanair, LinkedIn et General Electric ont d’ores et déjà prouvé les avantages induits par ce mode d’utilisation des données, et en 2017, d’autres les rejoindront ou disparaîtront.

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Bob Wiederhold, PDG de Couchbase

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