Quelle place pour la robotique, la domotique et les objets connectés dans la silver économie ?

Cropped Favicon Economi Matin.jpg
Par François Xavier Jeuland Modifié le 4 décembre 2013 à 13h30

Nous avons collectivement une équation économique à résoudre, celle de l’accompagnement médico-social de nos aînés. La mise en place récente de la filière silver économie semble, à cet égard, bien engagée et tous les acteurs s’accordent à reconnaitre que l’intégration dans l’habitat de réseaux domotiques simplifiés, au carrefour du numérique, de l’automatisme, de la robotique, de l’informatique et des objets connectés faciliteront grandement le maintien à domicile des personnes âgées, ouvriront la voie au développement de services comme la télésanté ou la coordination des intervenants sur le terrain et constitueront un progrès significatif vers le concept de « logement connecté » pour tous.

Ces technologies n’ont pas vocation à remplacer la présence humaine mais elles peuvent optimiser le rôle des aidants, rassurer la famille et optimiser l’intervention des personnels de santé. Elles constituent une formidable opportunité pour faciliter le maintien à domicile et permettre aux seniors de rester le plus longtemps possible chez eux dans les meilleures conditions.

La domotique a longtemps souffert d’une image négative qui a retardé sa démocratisation. La multiplicité des acteurs du secteur, œuvrant par filières cloisonnées, associée à des solutions complexes et à une offre reposant essentiellement sur des structures de petite taille et à faible capacité d’investissement rendait l’accès à ce marché extrêmement difficile tant aux constructeurs d’équipements qu’aux acteurs techniques chargés de leurs déploiements sur le terrain.

Encore aujourd’hui, malgré les progrès considérables réalisés par les fabricants, peu de prescripteurs et d’acteurs du secteur de l’habitat sont suffisamment sensibilisés aux enjeux sociétaux, économiques et sociaux liés au vieillissement de la population. De manière générale, ils n’intègrent que rarement dans leurs réalisations, au-delà des cadres réglementaires existants, des solutions d’habitat évolutives permettant de prendre en compte progressivement les futures attentes de confort, de sécurité et de maintien du lien social de ces nouvelles catégories d’occupants.

L’émergence d’une nouvelle génération de produits, la généralisation de l’internet haut débit dans les foyers, la simplification de la gestion de l’information notamment via les box Internet et les interfaces très ergonomiques des smartphones et des tablettes donnent une nouvelle jeunesse au concept de Smarthome. On assiste aujourd’hui à une réelle convergence entre les équipements traditionnellement gérés par la domotique comme l’éclairage, le chauffage ou les motorisations, les appareils usuels qui deviennent peu à peu communicants (électroménager, audiovisuel, alarme anti-intrusion…) et la multitude d’objets connectés qui envahissent peu à peu nos maisons (santé, bien-être, sécurité des personnes, réseaux sociaux, mini-robots, météo, …).

Dans le domaine du vieillissement, la mise en réseau de tous ces équipements permet de gagner en confort et en sécurité mais aussi de détecter l’arrivée ou l’aggravation d’une pathologie particulière, de suspecter des situations anormales, de maintenir et développer le lien social ou de prévenir et de rassurer les proches. Néanmoins, ces nouvelles technologies ne prennent tout leur sens qu’à la condition qu’au-delà de leur efficacité, fiabilité, accessibilité et ergonomie, elles s’inscrivent harmonieusement dans une chaîne où l’intervention de l’humain est organisée et coordonnée.

Le financement du surcoût lié à la généralisation de ces équipements doit évidemment être évoqué. Il faut d’abord noter que les prix de cette nouvelle génération de produits n’ont plus rien à voir avec ceux du passé. En outre, une partie de l’investissement est déjà réalisée et mutualisée avec d’autres services (abonnement haut-débit et mobile, ordinateur, tablette, smartphone…). Le modèle économique qui devrait s’imposer sous l’impulsion des opérateurs télécom, des fournisseurs d’énergie, des mutuelles et des assureurs est celui de la mise à disposition de matériel et de services associés à un abonnement mensuel. Pour l’heure, le défi consiste avant tout à prédisposer un minimum les logements neufs et rénovés pour permettre à chacun, sans lourds travaux, de les personnaliser au fil du temps selon ses besoins, ses priorités, ses difficultés ou ses handicaps.

Il est certain que nous ne pourrons pas surmonter tous les défis de la silver économie en se contentant des solutions d’aujourd’hui. Il nous faudra innover profondément dans tous les secteurs, pour que le vieillissement ne soit plus seulement considéré comme une source de dépendance et de charges pour la société mais plutôt comme une période d’épanouissement et d’autonomie pour le plus grand nombre.

Retrouvez nous au Salon Silver Economy Expo en conférence « Quelle place pour la robotique, la domotique et les objets connectés dans la silver économie ? » vendredi 6 décembre à 11h en salle Pasteur.

Silver Economy Expo - 5 et 6 décembre 2013 - Porte de Versailles de Paris

Venez rencontrer les acteurs de l’économie du vieillissement à Silver Economy Expo, est le 1er Salon BtoB des technologies et services pour les seniors.

ECONOMIEMATIN.FR, partenaire de cet évènement, vous offre une invitation pour deux personnes.

Pour en bénéficier, cliquez simplement sur l'image ci-dessous :

300x250 anime 02

Une réaction ? Laissez un commentaire

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre Newsletter gratuite pour des articles captivants, du contenu exclusif et les dernières actualités.

Cropped Favicon Economi Matin.jpg

François Xavier Jeuland est président de la Fédération Française de Domotique et auteur du livre "La maison communicante" (Eyrolles – 2012))

Aucun commentaire à «Quelle place pour la robotique, la domotique et les objets connectés dans la silver économie ?»

Laisser un commentaire

* Champs requis