Québec – France, des partenariats économiques toujours renforcés

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Par Daniel Rolland Modifié le 6 avril 2021 à 10h57
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@shutter - © Economie Matin

La coopération économique entre la France et le Québec se concrétise par de nombreux accords de partenariat dans la recherche, le numérique ou le développement durable. Autour de Montréal, de grandes entreprises françaises coopèrent aussi étroitement avec des entreprises locales…

La coopération franco-québécoise ne date pas d’hier. Aujourd’hui, elle se concrétise dans de nombreux domaines : recherche et enseignement supérieur, culture, santé, mobilité étudiante et professionnelle, environnement, tourisme, immigration… Sur le plan économique, la relation entre le Québec et la France est caractérisée par l’importance des investissements étrangers. Plus de 400 entreprises françaises, employant au total 130 000 personnes, sont présentes au Québec. De grands groupes évoluant dans divers secteurs d’activités comme Airbus, Danone, Sanofi, Veolia, L’Oréal ou Alstom, mais également des start-up spécialisés dans le numérique et des champions des jeux vidéo comme Ubisoft. Parallèlement, environ 150 entreprises québécoises sont implantées en France, pour un total de 20 000 employés.

La coopération économique inclut de nombreux partenariats entre les créneaux d’excellence québécois et les pôles de compétitivité français, dans le cadre du Fonds franco-québécois pour la coopération décentralisée. Cette coopération est également soutenue par les activités du Cercle des dirigeants d’entreprises franco-québécois (CDEFQ), lieu privilégié de rencontres. Enfin, le programme Industriel France-Québec, administré par le ministère de l’Économie et de l’Innovation québécois et Business France, vise à favoriser les accords de partenariat entre PME françaises et québécoises.

Nombreuses success-stories franco-québécoises

En 2018, à l’occasion de la visite du Premier ministre du Québec, Philippe Couillard, à Paris, 21 ententes ont ainsi été officialisées dans plusieurs secteurs-clés tels que le numérique, l’intelligence artificielle et le développement durable. Dans le domaine environnemental, un accord a par exemple validé l’adoption, sur la flotte française de Derichebourg, de la technologie de la société montréalaise Effenco, qui vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre des camions poubelle et à rendre la collecte des déchets plus responsable. Une technologie « start-stop » qui permet l’arrêt du moteur du véhicule dès que celui-ci s'immobilise. Né au Québec, ce partenariat est donc étendu en France. Un accord gagnant - gagnant : le Français améliore ses performances écologiques en utilisant une technologie innovante et le Canadien met un pied sur le marché européen. Du côté de la recherche, le Fonds de recherche du Québec et l’Inserm se sont également rapprochés et Génome Québec collabore avec Genopole et le CEA.

Il existe également quelques success stories franco-québécoises dans différents secteurs, notamment dans le numérique, comme par exemple celle de l’agence « 44 screens », créée le Français Lionel Guillaume, à partir d’un partenariat de recherche et d’innovation avec l’entreprise canadienne Project WhiteCard. La nouvelle technologie de réalité augmentée mise au point par les deux sociétés est utilisée pour valoriser le patrimoine. Aujourd’hui, la start-up est implantée en France et au Québec.

Considérée par beaucoup comme la nouvelle Silicon Valley, Montréal est perçue comme une « ville intelligente et numérique » en pleine effervescence. La métropole québécoise se distingue sur la scène internationale pour ses talents en matière de web marketing et de technologies digitales. Son Quartier de l’innovation, fondé en 2009, affiche d’ailleurs la plus grande concentration d’entreprises de technologies de l’information et du multimédia au Canada. Montréal bénéficie d’ailleurs du label « French Tech Hub », promis et octroyé par Emmanuel Macron en 2016. Quant à l’entreprise française OVH, spécialisée dans le cloud et les infrastructures Internet, elle a ouvert une filiale à Montréal en 2013 et développe toute une politique d’accueil et d’accompagnement pour les start-up. La Belle Province resserre également ses liens avec la région Nouvelle Aquitaine, avec laquelle un accord de coopération a été signé en 2000, et avec la ville de Bordeaux, jumelée à la ville de Québec depuis 1962.

Dans un tout autre domaine, la société canadienne Harricana, spécialisée dans le recyclage des fourrures, a conclu des accords avec différents grands magasins français (Le Bon Marché, Galeries Lafayette) et des marques de l’univers de la mode (Rossignol / Castelbajac), qui lui ont permis d’accéder au marché européen… Tandis que le Québec constitue la porte d’entrée de l’Amérique du Nord pour beaucoup d’entreprises françaises.

Un data-center pour Hydro-Québec

Dans le domaine des infrastructures complexes, le partenariat entre le leader de la construction canadien Pomerleau et le champion français de l’énergie Veolia, via sa filiale québécoise Veolia Energy Canada, est également notable. Partenaires pour assurer le bon fonctionnement du grand Centre hospitalier universitaire de Montréal, les deux entreprises ont également été choisies par Hydro-Québec, société d’Etat en charge de la production, du transport et de la distribution de l’électricité au Québec – et l’un des leaders mondiaux de l’hydroélectricité – pour financer, concevoir, construire et exploiter son nouveau centre de gestion de données.

Dans ce nouveau data-center, installé à Drummondville, à 100 km de Montréal, sont stockées toutes les informations de plus de 4 millions de clients et les applications servant à exploiter le réseau d’électricité du Québec. C’est, en quelque, sorte le cerveau d’Hydro-Québec. Pomerleau a construit l’édifice, livré en 2016, et Veolia assure la maintenance et l’entretien des installations, ainsi que la gestion de la sécurité et de l’énergie du site 24h/24 et 7j/7.

Respectant les plus hauts standards de sécurité et de fiabilité (Tier III) et d’une capacité qui sera progressivement portée de 1,6 à 4,5 MW, ce data-center de pointe est également doté d’une technologie de refroidissement performante : le centre utilise l’air extérieur pour optimiser l’efficacité énergétique et réaliser de très importantes économies d’énergie. 35 % des travaux de construction du centre, pilotés par Pomerleau, ont été réalisés par des entrepreneurs locaux. Quant aux services d’entretien et de sécurité, assurés par Veolia, au-delà de la création de 14 emplois directs, ils s’appuient également sur des contrats avec des entreprises de la région. C’est aussi une dimension importante de la coopération franco-québécoise, qui au-delà d’une histoire partagée et d’une langue commune, a su trouver aujourd’hui les moyens d’un véritable co-développement.

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