Le QE est légal… dans une certaine mesure

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Par Stéphane Déo Modifié le 5 octobre 2018 à 9h50
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35Les taux américains ont beaucoup progressé, plus de 35 pdb en un peu plus d?un mois.

Sur les marchés, ce vendredi 5 octobre, il faut être attentifs à la hausse des taux américains, tout en comprenant le QE de la BCE, en suveillant les élections au brésil, sans oublier le Brexit...

Point de marché : hausse des taux américain, ce n’est probablement pas fini

Le 10-ans américain a connu une période anormalement calme de février à mi-septembre, il est resté dans une fourchette de variation de seulement 25 pdb. Il vient d’en sortir, par le haut ! Les taux américains ont beaucoup progressé, plus de 35 pdb en un peu plus d’un mois.

Cela a déclenché un effet sur les actifs risqués qui en font les frais. Par exemple, les « bond-proxy », ces actions qui se comportent comme des obligations, ont été particulièrement touchées, le luxe en fait partie.

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Ce n’est probablement pas fini. Nous avions noté que les positions vendeuses sur les contrats à termes de Treasury étaient au plus haut historique. On vient de battre un nouveau record. Il semble donc que les investisseurs augmentent leur pari d’une hausse des taux longs. A noter en revanche, les positions sur les taux courts restent très proches de l’équilibre,le stress et donc bien concentré sur la partie longue de la courbe, ce qui explique la repentification.

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Ouf ! Le QE de la BCE est légal

L’avocat général de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a validé le QE de la BCE : « Ce programme ne viole pas l’interdiction du financement monétaire et ne dépasse pas le mandat de la BCE ». Cette opinion a été émise suite à la plainte déposée par des investisseurs allemands.

Il faut rappeler que l’article 123 du traité de Lisbonne dispose que :

« 1. Il est interdit à la Banque centrale européenne et aux banques centrales des États membres, ci-après dénommées « banques centrales nationales », d’accorder des découverts ou tout autre type de crédit aux institutions, organes ou organismes de l’Union, aux administrations centrales, aux autorités régionales ou locales, aux autres autorités publiques, aux autres organismes ou entreprises publics des États membres ; l’acquisition directe, auprès d’eux, par la Banque centrale européenne ou les banques centrales nationales des instruments de leur dette est également interdite »

Bref, la monétisation de la dette est interdite par le traité de Lisbonne. C’est pourquoi la BCE s’était fixée une limite d’achat de 30% de la dette existante. Ceci a permis d’avoir l’approbation de la CJUE mais aussi de la Cour Constitutionnelle allemande de Karlsruhe qui avait, elle aussi été saisie.

La décision de la CJUE est une bonne nouvelle, même si ce n’est absolument pas une surprise.

La mauvaise nouvelle (potentiellement très mauvaise d’ailleurs), c’est que la limite à 30% est quasiment atteinte. La BCE ne pourra donc pas faire un nouveau programme de QE en cas de crise, elle est arrivée au maximum possible dans ce domaine.

Les Brésiliens votent

Premier tour des élections présidentielles brésiliennes dimanche. Il y a quelques semaines 5 ou 6 candidats pouvaient prétendre accéder au second tour. Il semble maintenant acquis (si on en croit les sondages, dont la fiabilité a bien sûr été à toute épreuve récemment…), que le second tour se jouera entre le candidat d’extrême droite, Jair Bolsonaro, 1/3 d’intentions de votes, et le candidat du PT, le parti de Lula, Fernando Haddad 1/4 des intentions de votes. Les autres sont sous les 10%. L’incertitude a considérable baissé donc.

Le second tour serait gagné par Bolsonaro dont le programme économique, entre les mains d’un Chicago boy, fait beaucoup moins peur que celui de Haddad.

Les marchés ont moins peur, le real s’est d’ailleurs apprécié sur les derniers développements.

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Brexit

Rencontre aujourd’hui entre les responsables d'Irlande du Nord et Michel Barnier, le négociateur de l'UE. La frontière irlandaise est la principale pierre d’achoppement sur les négociations.

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Stéphane Déo est stratégiste chez La Banque Postale Asset Management. Il est diplômé d'HEC, a un DEA en économie à l'Ehess (Ecole des hautes études en sciences sociales) et un doctorat en finances à HEC. Il a effectué des études post-doctorales à l'université de Berkeley (Californie). Après l’OCDE et Goldman Sachs, il travaille chez UBS en 2001 comme économiste puis stratégiste jusqu’en 2015. Il poursuit son expérience chez Empirical Research Partners comme stratégiste actions globales.

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