Il a le mérite de toujours pointer les grandeurs et misères (plus souvent les misères d'ailleurs) des finances de notre Etat. Calculette en main, Didier Migaud, le président de la Cour des Comptes, et son équipe calculent les recettes récoltées, les dépenses effectuées par notre pays, comme un père ou une mère de famille tiendrait les comptes de la tribu.
Le droit de savoir les comptes du pays
Et comme « la société a le droit de demander compte à tout agent public de son administration », en vertu de l'article 15 de la déclaration des droits de l'homme et du citoyen, les hommes de chiffres publient les résultats de leurs additions.
Que dit le rapport annuel 2014 ? On devrait le savoir aujourd'hui.
L'an dernier, la Cour des Comptes avait notamment « estimé nécessaires une stricte vigilance sur l'exécution des dépenses et des mesures fiscales nouvelles ». Elle expliquait aussi que l'effort structurel réalisé en 2012 serait le plus important réalisé en France depuis les années 1994 et 1996, « même s'il était déséquilibré entre l'effort sur les recettes (1,1 point) et les dépenses (0,3 point) ».
Petit rappel à l'ordre de Bruxelles
De manière concomitante –un hasard ?-, Bruxelles, qui a approuvé en fin d'année 2013 notre budget (pour la première fois de l'histoire, la Commission européenne avait pris connaissance du projet de loi de finances 2014 avant nos députés nationaux), tire à présent la sonnette d'alarme : votre budget est bien, mais à condition de tenir vos engagements en matière de réduction du déficit ! Oups...
La France avait promis qu'elle ferait un effort, un vrai, et c'est pour cette raison que Bruxelles lui a accordé de bonne grâce un sursis de deux ans, jusqu'en 2015 donc, pour ramener son déficit sous la fameuse barre des 3% du PIB. Or en 2014, le déficit devrait encore frôler les 3,6% selon les prévisions (pour mémoire, il était tout de même de 7,5% en 2009 !).
Bruxelles est quelque peu inquiet de l'annonce des baisses de charges pour les entreprises. Car cela signifierait moins de recettes pour l'Etat, et donc moins d'argent dans les caisses ! Dès lors, les 50 milliards d'euros d'économies prévues pourraient bien ne pas suffire à équilibrer les comptes (du moins à les maintenir à un certain niveau de déséquilibre !). La Cour des Comptes poussera t-elle le même cri d'alarme à l'oreille de nos dirigeants ?!