Jean-François Copé, dans l'oeil du cyclone depuis la fin février, accusé par le magazine Le Point d'avoir favorisé une société amie en lui confiant l'organisation de ses meetings, contre-attaque et lance un pavé dans la mare. Lors d'une déclaration publique lundi 3 mars, il a annoncé qu'il proposait la transparence totale aussi bien pour les partis politiques que pour les médias.
N'admettant pas d'être montré seul du doigt pour des accusations de malversations, le président de l'UMP propose tout simplement que la transparence devienne la norme, et pour cela, va mettre à disposition l'ensemble de la comptabilité de l'UMP depuis 2007. Mais à une condition : que les deux lois qu'il déposera dans quelques semaines, imposant aux partis politiques de rendre publics leurs comptabilité, mais aussi aux dirigeants des organes de presse de se soumettre également à une déclaration patrimoniale comme les parlementaires, soient votées ! Dans la même déclaration, Jean-François Copé souhaite également que les différentes aides et subventions dont bénéficient les médias (EconomieMatin.fr a reçu le soutien, en 2012, du Fonds Stratégique pour le Développement de la Presse en Ligne NDLR) soient rendues publiques, ce qui est pourtant déjà le cas, puisqu'elles sont publiées au Journal Officiel.
Autant dire que la proposition de Jean-François Copé ressemble à s'y méprendre à une manoeuvre de diversion. Il n'y a quasiment aucune chance que l'Assemblée adopte l'une ou l'autre des propositions de loi de Jean-François Copé. Proposée par le président du principal parti d'opposition, on imagine mal les députés de la majorité voter en sa faveur, quand bien même cette proposition de loi semblerait consensuelle. Mieux encore : Lors du vote de la proposition de loi socialiste imposant aux parlementaires de remplir une déclaration de patrimoine, loi adoptée en 2013, Jean-François Copé s'était opposé au texte, et avait refusé de le voter...