Va-t-on assister à la naissance d'un nouveau « leader mondial » dans le secteur automobile ? Le groupe PSA et Fiat Chrysler ont officialisé leur volonté de rapprochement.
La rumeur courait depuis plusieurs jours de discussions au plus haut niveau entre les directions du groupe français PSA (Peugeot, Citroën, DS, Opel/Vauxhall) et Fiat Chrysler Automobiles (FCA), l'entreprise italo-américaine qui possède entre autres marques Alfa Romeo, Maserati, Jeep, Lancia, Dodge. C'est désormais officiel, les deux constructeurs ont confirmé qu'ils avaient l'intention de fusionner « d'égal à égal ». Cela aboutira à la naissance du quatrième constructeur automobile mondial, derrière Volkswagen, Toyota et l'alliance Renault Nissan. PSA et FCA produisent 8,7 millions de véhicules chaque année, avec l'assise industrielle pour atteindre les 10 millions d'unités. Ils génèrent un chiffre d'affaires de 184 milliards d'euros et sont présents sur l'ensemble du spectre automobile, de l'entrée au gamme au luxe.
Complémentarités de gamme
Les complémentarités géographiques, de l'Europe aux États-Unis, sont également intéressantes. PSA possède de plus un pied en Chine avec son partenaire, Dongfeng. Sur le papier, une fusion a donc du sens, mais encore faut-il s'entendre sur la structure capitalistique du nouvel ensemble. Les actionnaires des deux groupes posséderont la nouvelle entité à parité 50/50. La famille Peugeot, qui détient 12,2% du capital de PSA, a accepté que la famille Agnelli (29% de FCA) ait une part plus importante de l'ensemble : 14,5%, contre 6% pour les Français. L'entité sera basée dans un pays neutre, les Pays-Bas, et les sièges sociaux resteront en France, en Italie et aux États-Unis.
Les lignes rouges de l'État
L'État français, qui possède également une part dans le capital de PSA via Bpifrance, a son mot à dire également. Pas question de jouer la mouche du coche comme durant les discussions entre Renault et le même Fiat Chrysler : le gouvernement regarde cette nouvelle tentative de fusion avec bienveillance. Il a cependant tracé des lignes rouges : « la préservation de l'empreinte industrielle en France, la localisation des centres de décision, et l'engagement du nouvel ensemble sur la création d'une filière européenne de batteries ».