Une enquête publiée le 25 Janvier 2018 par 60 millions de consommateurs révèle que, sur un panel de 5 000 docteurs, la pose d’une prothèse dentaire peut varier de 519 euros à Nîmes jusqu’à 704 euros à Paris. Alors que ces frais restent majoritairement à la charge du client, ces différences peuvent inciter les patients des cabinets les plus chers à ne pas se soigner ou à le faire ailleurs.
Un coût variable et peu compensé
Les honoraires sur les prothèses sont librement fixés par les chirurgiens-dentistes et peuvent donc osciller d’une ville à une autre. L’étude menée par 60 millions de consommateurs le 25 Janvier 2018 constate ainsi que le coût de la pose d’une couronne céramo-métallique s’élève entre 519 euros à Nîmes et 704 euros à Paris. Or, la Sécurité sociale ne rembourse que 75 euros de ces frais dentaires. Les prothèses dentaires ne sont pas les seuls soins à connaître de tels écarts. L’inlay core par exemple, dispositif qui sert de support à la couronne, coûte 81 euros à Brest contre 300 à Paris.
La Confédération nationale des syndicats dentaires (CNSD) a rapidement contesté cette étude jugeant qu’elle ne prend pas en compte les coûts également variables des cabinets, bien plus chers à Paris, et de la différence de qualité des prothèses posées. La Confédération craint que les clients se tournent vers des cabinets low-cost ou étrangers.
17% des Français renoncent à se faire soigner
En moyenne, 80% des frais dentaires restent à charge des patients. Certains choisissent alors de ne pas se faire soigner ou d’aller dans des cabinets à l'étranger comme en Allemagne, où les prothèses dentaires coûtent deux fois moins cher. Afin de remédier à cette situation, le gouvernement cherche à plafonner les coûts avec une proposition de « zéro reste à charge ». L’idée est d’offrir un panier de « soins standards » remboursés à 100% par la Sécurité sociale.
Cependant, les syndicats dentaires bloquent les négociations avec l’Etat, redoutant que ce manque à gagner ne soit pas compensé. Le CNSD demande donc une revalorisation des soins préventifs comme le traitement d’une carie, actuellement rémunérés 78% de moins qu’en Allemagne. Les négociations devraient se poursuivre jusqu’à fin avril.