Italie : retour du calme sur les dossiers de l’immigration et du déficit

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Par Stéphane Déo Modifié le 29 juin 2018 à 11h42
Italie Banque Danger Crise Economique Faillite Risque Europe
@shutter - © Economie Matin
1%L'inflation est descendue à 1% en Italie mais reste à 2,2% en Allemagne.

Alors que le président Trump semblait adopter un ton plus concilient hier, Larry Kudlow, le directeur du Conseil Economique National, a rappelé la ligne dure. La BCE, dans son bulletin mensuel publié hier, a souligné que les risques pour la croissance liés au protectionnisme étaient « significatifs » : « l’équilibre des risques s’est détérioré ».

Le marché américain commence à intégrer ce risque de manière évidente. Les valeurs défensives ont beaucoup surperformé depuis un mois alors qu’elles n’avaient rien fait sur les cinq mois précédents. Les valeurs domestiques ont surperformé de manière encore plus forte alors que les valeurs les plus exposées à l’international souffraient.

Moindre croissance, repli domestique et diminution de la prise de risque : bienvenue dans un monde protectionniste.

Accord à Bruxelles

Dans un communiqué bien vague, le Président du Conseil Européen Donald Tusk, a annoncé qu’un accord avait été trouvé sur l’immigration. C’est une bonne nouvelle car cela enlève la menace du veto italien sur toutes les décisions du Sommet.

Reste à passer aux sujets qui touchent directement les marchés : EDIS (European Deposit Insurance Scheme) et Union Bancaire, budget de la zone Euro, changement de l’ESM pour aller vers un Fonds Monétaire Européen, etc… La feuille de route a été tracée par la déclaration franco-allemande de Meseberg la semaine dernière.

Italie : la Lega met beaucoup d’eau dans son vin

Alberto Bagnai, est membre de la Lega, il fait partie des plus eurosceptiques et sa nomination à la tête de la commission des finances au Senat avait d’ailleurs fait peur au marché. Hier il a dit: « Ce gouvernement ne fera rien pour attaquer l’Euro ».

La coalition mettra en place son programme « graduellement, sur une période de cinq ans » pour protéger les comptes publics.

Si même Alberto le dit ! D’après le Repubblica, le gouvernement ne mettrait pas en place les baisses d’impôts ni le revenu universel mais négocierait avec la Commission Européenne une marge de flexibilité de 0,5 point de PIB pour le déficit. Cela reste dans la marge de manœuvre très étroite de l’Italie : le ratio dette sur PIB serait toujours en baisse dans ce scénario. C’est aussi à des années lumières des promesses électorales qui ont fait peur au marché.

Inflation en progression faible

Après le saut du mois dernier, les premiers chiffres d’inflation pour juin semblent montrer une petite hausse : 2,1% après 2,2% en Allemagne, 2,3% après 2,1% en Espagne mais 1,5% après 1,0% en Italie. D’après notre modèle, la quasi-totalité de ces hausses est due à l’effet pétrole.

Les déficit italien et espagnol suivent leur bonhomme de chemin

Le déficit italien sur le premier trimestre montre une nette amélioration par rapport à l’année précédente. Un bon chiffre donc, mais le vrai sujet est le contenu du budget de l’année prochaine. Nous en reparlerons en septembre.

En 2017 le déficit espagnol s’était réduit fortement. Il semble que 2018 sera un moins bon cru. Les chiffres disponibles sur les cinq premiers mois montrent une stabilisation.

Gender gap, le foot comme meilleur indicateur

Le jeune Thierry, lecteur assidu de nos brefs du matin, s’est plaint de ne plus voir d’étude footballistique. Puisque LBPAM va devenir « ISR » nous en profitons pour parler du « Global Gender Gap Report » publié par le World Economic Forum et qui contient un indice de disparités entre homme et femmes.

Nous regroupons d’abord les pays en fonction du nombre de points FIFA de l’équipe nationale féminine. Pour chaque groupe de pays nous calculons leur indice moyen de disparité. Résultat : les pays avec les meilleures équipes féminines ont aussi le meilleur score sur la parité hommes/femmes.

Le foot, et de manière plus générale l’accès au sport pour les femmes, est un bon indicateur de disparité entre les sexes.

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Stéphane Déo est stratégiste chez La Banque Postale Asset Management. Il est diplômé d'HEC, a un DEA en économie à l'Ehess (Ecole des hautes études en sciences sociales) et un doctorat en finances à HEC. Il a effectué des études post-doctorales à l'université de Berkeley (Californie). Après l’OCDE et Goldman Sachs, il travaille chez UBS en 2001 comme économiste puis stratégiste jusqu’en 2015. Il poursuit son expérience chez Empirical Research Partners comme stratégiste actions globales.

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