Prostitution : mieux vaut prévenir que guérir

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Par Henri Joyeux Modifié le 20 février 2013 à 6h56

François Hollande sait-il que Louis IX, canonisé en 1297, a tenté d'interdire la prostitution par une ordonnance de 1254, prévoyant de punir prostituées et proxénètes ? Etant inapplicable, une ordonnance de 1256 va faire jurisprudence en Europe pour réglementer la prostitution : les "ribaudes" seront hors cité (sur les bordes d’où le mot ”bordel”), loin des cimetières, des églises, des lieux publics. Au XXIème siècle, enfin un président qui a le courage d’affronter un fléau social vieux comme le monde ! Le pays des Droits de l’Homme et du citoyen serait le premier à abolir la prostitution : une loi vite votée, des décrets d’application et voilà que la prostitution disparaît de nos rues. Y croyez-vous ?

Les prostituées veulent faire valoir leurs droits. A Pigalle, elles ont manifesté le 7 juillet avec Act-Up, pour signifier aux politiques que la loi ne pourra que « les précariser davantage et les pousser entre autres à accepter des rapports (à la sauvette) sans préservatif ». La prostitution aurait doublé au Bois de Boulogne en 2011. En France, on compte 20 000 prostituées dont 80 % de femmes et 80 % de personnes étrangères.

Au moins 4 questions se posent : Pourquoi des hommes ont-ils besoin de la prostitution féminine ? Les femmes : victimes ou heureuses de leur ”métier” ? La suppression de la prostitution jouant un rôle thérapeutique pour les clients accro de sexe, ne risque-t-elle pas de multiplier les agressions sexuelles ? Ne faudrait-il pas mieux créer comme au Japon des personnages virtuels (plastifiés ou peluchés…), pour remplacer les victimes des pulsions sexuelles des hommes ? Nous rejoignons la (CLEF) Coordination du Lobby Européen des Femmes qui affirme « Informer dès le plus jeune âge sur les conséquences de la prostitution et éduquer au fait qu'on n'achète pas le corps d'autrui. » Ni les bras, ni l’utérus !

On sait la puissance de la sexualité adolescente. Où prend-elle ses origines : les hormones ? l’attirance sexuelle vers la complémentarité physique ? les besoins affectifs vite orientés en besoins sexuels ?

- Les anti-hormones mâles (par implant ou injection tous les 6 mois) réduisent la libido a minima. Il est impensable de soumettre tous les clients des prostituées à ces traitements qui entraveraient leur liberté.

- L’attirance sexuelle vers les personnes de sexe différent s’inscrit dans la nature humaine, destinée depuis la nuit des temps à se reproduire. Si nos parents n’avaient pas été attirés l’un vers l’autre, nous ne serions pas là ! La complémentarité sexuelle est aussi inscrite dans la nature animale et même végétale, source de vie. Elle est à l’origine de bien des plaisirs !

- Les besoins affectifs sont vitaux : vivre sans amour, sans j’aime et je suis aimé est suicidaire.

Que proposer pour supprimer le plus ancien métier du monde, dernier esclavage ? Trois verbes viennent à l’esprit : se comprendre et comprendre l’autre ; se respecter et respecter l’autre ; gérer affectivité et sexualité. Dès le plus jeune âge… L’enfant apprend la différence sexuelle dans le bain avec son frère ou sa sœur. Puis la pudeur se construit. Il a besoin d’être respecté dans son intimité physique et affective. Il peut être amoureux très tôt dès la maternelle : en réalité il est déjà attiré affectivement, son cœur (affectif) se développe au-delà de sa famille, parents, frères et sœurs, cousins, voisins…

A la puberté… Le corps se transforme grâce aux hormones testiculaires ou ovariennes. L’enfant a besoin qu’on lui explique ce qui se passe en lui. La maman parle à sa fille dès 8 ans, car à 9 ans la puberté est possible ; le garçon doit être informé dès 10 ans par son père. Chaque enfant doit aussi être informé sur la puberté des camarades de son âge de sexe différent par ses parents biologiques ou adoptifs et s’ils ne savent pas, les associations familiales peuvent jouer le rôle de parents de substitution ou de compensation.

A l’adolescence, les bouillonnements différent chez filles et garçons. Coeur et sexe sont difficiles à gérer. Si les bases de la connaissance de ces fonctionnements ne sont pas en place, tous les dérapages sont possibles. Voilà pourquoi Familles de France a mis au point une méthode pédagogique originale, - sans tabou, sans morale, avec humour et amour -, adaptée à l’âge des enfants pour prévenir tout autant les maladies sexuellement transmissibles, - la plus grave étant le SIDA - les grossesses adolescentes (10 000 par an au moins) et la prostitution tant des hommes que des femmes. Un immense travail en perspective, d’un siècle ou un millénaire ? Il est temps de s’y mettre.

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Ancien président de Familles de France, auteur "Les enfant d'abord" Editions du Rocher

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