A la lecture des programmes, force est de constater que les politiques s’accordent sur la nécessité d’aider les PME/PMI à se développer et sur celle de favoriser l’emploi des jeunes. Or, la promotion de l’entrepreneuriat chez ces derniers fait figure de grande absente, alors qu’elle répondrait justement à ces deux problématiques. Mesures diverses, renforcement de l’apprentissage, création d’un statut social avec rémunération : les candidats ont bien conscience de la priorité que représente l’insertion professionnelle des jeunes, mais aucun ne propose réellement de projet capable de les aider à prendre leur destin en main. C’est pourtant une cause nationale, qui devrait être défendue par tout un chacun pour dessiner les contours du monde de demain.
J’ose pas…
Le constat est clair : plus d’un jeune sur deux aimerait créer sa propre entreprise (56 % des 20-24 ans[2]). Cependant, les moins de 30 ans ne représentent que 19 % des créateurs d’entreprises, chiffre qui tombe à seulement 5 % chez les moins de 25 ans[3]. Et cette situation perdure depuis quelques années déjà. Ce qui les retient ? L’argent bien souvent, mais aussi le poids des responsabilités et, surtout, les risques encourus. Alors, qu’attendons-nous ?
A l’évidence, accompagner les jeunes dans la création d’entreprises pourrait apporter des réponses aux nombreuses questions qui les tracassent, qu’il s’agisse du chômage, naturellement, mais aussi des craintes qu’ils expriment quant à leur avenir. Nous pourrions même, pourquoi pas, y voir un début de solution à la crise que nous traversons actuellement… Monter sa boîte, c’est prendre son indépendance et donner l’exemple. C’est créer des emplois et de la richesse économique. Enfin, c’est insuffler une dynamique et entraîner les autres à ses côtés !
La preuve ? Les jeunes entrepreneurs des Zones Urbaines Sensibles (ZUS), qui tordent le cou aux idées reçues. En effet, sur ces territoires, le taux de création d’entreprises est deux fois supérieur à la moyenne nationale[1]. Contrairement à ce nous pourrions penser, les entrepreneurs qui s’y sont installés sont même plus optimistes face à l’avenir (81 % en ZUS, contre 75 % à l’échelle du pays) et les jeunes créateurs y sont très présents (50 % de moins de 40 ans, contre 33 % sur le reste du territoire)[2].
Tous unis pour l’emploi des jeunes
S’il est permis de rêver en cette période électorale, nous devons faire évoluer notre attitude, afin de favoriser l’essor d’une vraie culture entrepreneuriale chez les jeunes. Il est de notre devoir de faire preuve de volontarisme pour les soutenir dans leurs projets, leur donner les moyens de les concrétiser et répondre à leurs besoins. Il s’agit de revendiquer ce droit à entreprendre, mais aussi de démystifier la peur de l’échec, car, ce qu’il faut, c’est oser, d’autant que ce ne sont pas les idées qui manquent !
Alors, concrètement, que faut-il faire ? Le mouvement « 100 jours pour changer… » a déjà initié de nombreuses opérations autour de ces questions et s’implique au quotidien auprès des jeunes pour les aider à révéler l’entrepreneur qui sommeille en eux. Ce mouvement est très actif sur le terrain, notamment aux côtés d’associations, de clubs de réflexion et d’entreprises, grandes ou petites, toutes désireuses de transformer la culture de l'assistanat en culture de l'initiative. Reste à savoir qui, au sein des plus hauts cabinets, voudra vraiment se pencher sur la question…
A l'occasion de la période estivale, economiematin.fr vous propose les meilleurs articles de 2012 et 2013.