Et une promesse de campagne de plus qui ne sera pas tenue. En pleine polémique sur la modulation des allocations familliales, les promesses électorales ressortent...
Alors que François Hollande était officiellement candidat du Parti Socialiste à l'élection présidentelle, l'Union des Associations Familliales (UNAF) avait transmis un questionnaire aux candidats déclarés portant sur leur projet de politique familliale. A la question "garantissez-vous que les allocations familliales resteront universelles et ne seront pas soumises à des conditions de ressources ?", question on ne peut plus précise, François Hollande avait répondu "Je reste très attaché à l'universalité des allocations familiales qui sont aussi un moyen d'élargir la reconnaissance nationale à toute la diversité des formes familiales. Elles ne seront donc pas soumises à conditions de ressources".
Manque de chance, la décision de moduler les allocations familliales en fonction des revenus, actée hier, alors qu'elle ne figurait pas dans le projet de loi de finances initial, a été prise par... l'Elysée. La mesure, qui divise par deux les allocations familliales pour un couple avec deux enfants gagnant 6000 euros par mois, et par quatre au delà de 8000 euros, toucherait selon les calculs entre 400 000 et 1 million de foyers. Surtout, elle présente un problème majeur d'effet de seuil : les familles qui dépassent légérement le seuil se retrouveront pénalisées par rapport à celles situées juste en dessous. Le projet de loi de finances ne prévoit pas pour l'instant de mécanisme de lissage.