La France va notifier à la Commission européenne son projet de scission d'EDF, après avoir voté, mercredi 11 septembre, la loi Énergie Climat. Conséquence : le prix de l'électricité devrait grimper.
EDF scindé en deux
Édouard Philippe doit se préparer à notifier officiellement à la Commission européenne le projet de scission d'EDF. Un projet nommé « Hercule » , qui doit être mis en vigueur après le vote des députés, de la loi Énergie Climat, le mercredi 11 septembre à l'Assemblée nationale .
EDF devrait se scinder en deux. D'un côté « EDF bleu », détenu à 100% par l'État, qui comprendrait le nucléaire, les barrages hydroélectriques et le transport de l'électricité, assuré par RTE. De l’autre, « EDF vert », dont le capital sera ouvert à des investisseurs extérieurs, qui sera chargé du commerce, Enedis, EDF Outremer, EDF renouvelables et Dalkia. Cette scission doit permettre « d'isoler financièrement le risque nucléaire », révèle une source du Parisien.
Un « deal donnant- donnant » entre l'État et Bruxelles
Cette réorganisation va avoir des conséquences coûteuses pour les abonnés à l’électricité. Car, si l'Accès régulé à l'énergie nucléaire historique (Arenh) est en hausse, cela entraînera obligatoirement une hausse des abonnements chez EDF mais aussi chez ses concurrents, obligés d'augmenter leurs tarifs pour compenser une électricité plus chère. Seuls gagnants, les finances d'EDF, mises à mal par une dette de 37 milliards d'euros.
Pour tenter de gagner l'accord de la Commission européenne, la France aurait, selon Le Parisien, proposé un « deal donnant-donnant ». D'un côté, EDF se sépare de ses activités de distribution (Enedis) et de production (nucléaire), en contrepartie, le groupe obtient l'accord d'un relèvement du prix de l'Arenh. Jusqu'à présent, la loi impose à EDF de vendre un quart (100 térawattheures ou TWh) de son électricité nucléaire aux fournisseurs alternatifs à un prix fixe (42 euros par mégawattheures, ou MWh) jusqu'en 2025. Un montant, trop bas pour EDF qui serait porté à 45 euros le MWh tandis que le volume de la vente passerait de 100 à 150 TWh par an.