Ouf, le projet de Budget 2014, sur lequel planche une tripotée d'énarques depuis le mois de janvier, comme le veut le calendrier, est jugé « sérieux » par Bruxelles... ! Le ministre de l'Economie et des Finances, Pierre Moscovici, est allé défendre hier devant la Commission Européenne son projet de loi de Finances. C'est la première fois que le texte est soumis d'abord à Bruxelles. Auparavant, il était transmis à l'Assemblée nationale, qui disposait de 40 jours pour en discuter, puis au Sénat, qui disposait de 20 jours pour l'examiner. Ensuite seulement, en décembre, il arrivait sur le bureau de la Commission Européenne.
Mais en mars dernier, une nouvelle législation, qui octroie un droit de regard à la Commission sur la construction des budgets des États membres, a été adoptée par le Parlement européen.
Un Budget "responsable" et "plausible"
Qu'a donc pensé Bruxelles du Budget de la France pour l'an prochain ? Qu'il est « responsable » et bâti sur des hypothèses de croissance « plausibles », « même si elles sont légèrement supérieures aux nôtres » a précisé Olli Rehn, le commissaire en charge des Affaires économiques à Bruxelles. Pour mémoire, comme l'a rappelé Time to sign off, depuis 2002, en moyenne, en fin d'année, la croissance est 0,8 point au-dessous de ce qu'avait prévu Bercy...
La Commission Européenne joue aussi sa légitimité
Tout le monde peut donc sauver la face, le ministre français, qui vient présenter son propre travail aux éminences européennes, et la Commission, qui ne peut pas abuser de son nouveau pouvoir et se montrer trop intrusive dans les comptes d'un Etat membre, sous peine de déclencher un tollé...
La Commission a rappelé en outre qu'elle regardait surtout les efforts structurels mis en place par chaque Etat membre pour réduire ses déficits, plus que les dérapages conjoncturels.
Il y a quatre mois, François Hollande avait expliqué que l'institution européenne n'avait pas à dicter à la France ses réformes... Et son Budget ?