Le déficit s'est creusé cette année de 10 milliard d'euros. Une pacotille ? Pas vraiment. Le projet de loi de Finances 2014 est présenté ce matin en Conseil des ministres. Cela fait depuis le mois de janvier qu'il est en cours d'élaboration, comme le veut le calendrier.
Loin, si loin, de l'objectif d'un déficit à 3%
Au lieu d'accuser un trou dans ses comptes de 72 milliards d'euros comme ce fut le cas cette année, la France devrait désormais trouver 82 milliards d'euros si elle voulait revenir à l'équilibre l'an prochain. Un objectif dont il n'est absolument pas question dans l'esprit des dirigeants, leur seul objectif étant, depuis 1975, date du dernier budget excédentaire, de freiner l'explosion du déficit public. Vivrait-on au-dessus de nos moyens... ?!
En somme, le déficit public devrait s'établir à 4,1 % du PIB cette année et à 3,6 % l'an prochain. On est donc loin, très loin, de l'objectif d'un déficit à 3%, qui, il y a un an encore, était qualifié d'incontournable par l'ensemble de la classe dirigeante française et européenne. Bruxelles avait octroyé à l'Hexagone un délai supplémentaire de deux ans pour parvenir à ces fameux 3%, autant dire que la France a sauté dessus !
Pour autant, le budget n'est pas exempt d'un serrage de ceinture. 15 milliards d'euros d'économies sont prévus, cette fois en coupant dans les dépenses publiques plus qu'en augmentant les recettes via l'impôt. C'est moins que cette année (40 milliards), mais conséquent tout de même.
Pour la première fois, Bruxelles va amender le texte avant nos députés et sénateurs
Le ministre de l'Economie et des Finances, Pierre Moscovici, doit défendre demain à Bruxelles son projet de loi de Finances. Auparavant, le texte était transmis à l'Assemblée nationale, qui dispose de 40 jours pour en discuter, puis au Sénat, qui dispose de 20 jours pour l'examiner. Ensuite seulement, en décembre, il était transmis à la Commission Européenne.
Cette fois, c'est Bruxelles qui, le premier, aura son mot à dire, avant nos élus, et pourra demander des modifications. En mars dernier, une nouvelle législation, qui octroie un droit de regard à la Commission sur la construction des budgets des États membres, a en effet été adoptée par le Parlement européen.