La décision du gouvernement français, et plus précisément des parlementaires, de ne pas vouloir taxer les superprofits des majors du pétrole, dont TotalEnergies, est indirectement critiquée mercredi 3 août 2022 par personne d’autre que l’Organisation des Nations Unies (ONU). Antonio Guterres, son secrétaire général, a appelé à ce que les États du monde entier agissent contre l’immoralité des géants du pétrole et du gaz.
La « cupidité ridicule » des géants du pétrole et du gaz
Le numéro un de l’ONU n’y va pas avec le dos de la cuillère pour qualifier les majors du pétrole et les entreprises qui profitent de l’explosion des prix des hydrocarbures. Il font preuve d’une « cupidité ridicule » qui « punit les plus pauvres » et détruit la planète. TotalEnergies, Shell, BP, Chevron, ENI… toutes les entreprises de ce domaine sont visées du fait des quelques 100 milliards de dollars de bénéfices cumulés au premier trimestre 2022. Des bénéfices uniquement liés à l’augmentation du prix du pétrole brut et du prix du gaz sur les marchés.
De tels bénéfices, estime Antonio Guterres, tranchent avec la situation des ménages qui, de leur côté, souffrent de l’inflation et perdent de l’argent. Pour le secrétaire général de l’ONU, cela pourrait conduire à de l’instabilité politique et sociale : l’ONU voit déjà des « signes avant-coureurs d’une vague de révoltes économiques, sociales et politiques qui pourrait n’épargner aucun pays ».
Taxer les superprofits pour aider « les plus vulnérables »
Pour l’ONU, les gouvernements doivent donc agir : « j’appelle tous les gouvernements à taxer ces profits excessifs, et à utiliser ces fonds pour soutenir les plus vulnérables en ces temps difficiles ». Une politique déjà adoptée par certains pays, y compris européens, mais qu’Emmanuel Macron, le gouvernement français et la droite parlementaire en France ont refusée lors des débats concernant le pouvoir d’achat.
De fait, ils se rendent complices des majors du pétrole et de leurs profits, et donc de leur immoralité et de leur cupidité. Car, selon Antonio Guterres, « il est immoral que les entreprises pétrolières et gazières fassent des profits record grâce à cette crise énergétique, sur le dos des populations et des communautés les plus pauvres, avec un coût massif pour le climat ». Les profits en question sont, pour l’ONU, « excessifs » et « scandaleux ».