En France, qui seront les proches aidants ?
Les proches aidants sont les personnes qui accompagnent un proche malade, en situation de handicap ou de dépendance du fait de l’âge au quotidien. La Confédération des Organisations Familiales de l’Union Européenne nous donne cette définition plus précise : est aidant « la personne non professionnelle qui vient en aide à titre principal, pour partie ou totalement, à une personne dépendante de son entourage, pour les activités de la vie quotidienne. Cette aide régulière peut être prodiguée de façon permanente ou non et peut prendre plusieurs formes, notamment : nursing, soins, accompagnement à l’éducation et à la vie sociale, démarches administratives, coordination, vigilance permanente, soutien psychologique, communication, activités domestiques, (…). »
Les proches aidants en chiffres
Les proches aidants, ce sont plus de 8 millions de personnes en France, dont environ 4,3 millions qui accompagnent des personnes âgées 4 ou 5 heures en moyenne par jour. Cette aide, que l’on pourrait qualifier d’informelle, et si elle est chiffrée au prix de l’intervention professionnelle, est estimé à 6 milliard d’euros ! Sans compter l’accompagnement des personnes en situation de handicap ou de maladies chroniques dont nous disposons de moins d’éléments. Ce chiffre monte à 11 milliards d’euros si on inclut le temps de surveillance. C’est donc presque 11 milliards d’euros par an que font économiser les proches aidants à la société.
Une économie, oui mais à quel prix ?
La contribution des aidants – famille, voisin, ami – est donc importante d’un point de vue économique. Mais quand on connait l’impact sur sa propre santé que peut avoir l’accompagnement d’un proche en situation de dépendance (au prix parfois de sa propre vie !), les situations d’épuisement, de repli social, d’abandon d’activité professionnelle, les questions se posent. Quelles solutions existent pour les proches aidants ? Jusqu’à quelle limite peut-on accompagner un proche ? A-t-on d’ailleurs l’obligation légale d’accompagner un proche ? Qu’en est-il de l’injonction sociale et sociétale faite aux aidants d’accompagner encore et toujours plus leur proche ? Ce qui est certain, c’est que les aidants ne doivent pas être les variables d’ajustement des politiques publiques. Et que cette économie ne doit pas demeurer invisible. Le « prix à payer » en est trop élevé.