Pendant la campagne présidentielle, François Hollande avait promis juré de faire de la dépendance un de ses grands chantiers. Il faut dire que les chiffres sont alarmants : l'Insee prévoit qu'1,2 million de personnes seront dépendantes en 2040, contre 800 000 actuellement. Seulement voilà : les caisses de l'Etat sont vides !
Pas de moyens supplémentaires débloqués
Le projet de loi sur l'adaptation de la société au vieillissement doit être réexaminé à l'Assemblée nationale prochainement. Il prévoit toute une série de mesures, que l'Etat n'aura pas forcément les moyens de financer... D'où un léger problème.
Ainsi la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie va devoir assurer de nouvelles missions, comme le prévoit le projet de loi, censé entrer en vigueur en janvier 2016. Mais son budget ne va pas être augmenté. Or l'un des rôles de cette Caisse est de financer les prestations individuelles : en 2013, elle a versé 1,7 milliard d'euros aux bénéficiaires de l'Allocation personnalisée d'autonomie et 458 millions d'euros à ceux recevant une Prestation de compensation du handicap. En tout, elle gère un budget, certes déjà important, de 21 milliards d'euros. Mais comment va t-elle remplir ses nouvelles missions -d'information et de prévention notamment- à moyens constants ?
La dépendance, un nouveau puits sans fond ?
Par ailleurs, la secrétaire d'Etat aux personnes âgées, Laurence Rossignol, a reconnu récemment ne pas avoir "les marges budgétaires" nécessaires pour effectuer la seconde étape de la réforme, qui vise à rendre les maisons de retraite plus accessibles sur un plan financier. Aujourd'hui, il faut débourser près de 1 800 euros en moyenne pour s'offrir une chambre en maison de retraite. Tous les retraités n'en ont pas les moyens, loin de là !
Pour mémoire, la première étape de la réforme concerne le maintien à domicile des personnes en perte d'autonomie.
La réforme de la dépendance est un vaste chantier, toujours promis, jamais mené à terme, du fait du manque de moyens.