Une rage de dents coûte cher au portefeuille des Français même si la sécu est derrière et qu'ils ont même une complémentaire santé. C'est le message que la Cour des Comptes veut faire passer mardi 20 septembre 2016 à quelques jours seulement du début des négociations entre l'Assurance Maladie et les principaux concernés, les chirurgiens-dentistes.
Les Français doivent payer de plus en plus de leur poche
La dernière étude sur la question du reste à charge des patients dans le cadre des soins dentaires remonte à 2010 et, déjà à l'époque, la Cour des Comptes établissait un rapport inquiétant. Six ans plus tard, malgré l'engagement des dentistes, la situation ne s'est pas améliorée. C'est même tout le contraire : elle a empiré. Les Français doivent sortir de leur poche de plus en plus d'argent.
Sur les 10,6 milliards d'euros que coûtent chaque année les soins dentaires, l'Assurance Maladie ne rembourserait plus que 33 % du total. Ce sont les complémentaires santé qui payent le plus gros de la facture : 39 %. Les Français, eux, doivent débourser 25 % du montant de leur poche et ça leur coûte cher.
Trop cher même : 4,7 millions de Français ont renoncé, en 2012, à des soins prothétiques, les plus chers et les moins bien remboursés. La faute aux dépassements d'honoraires qui n'ont cessé d'augmenter et qui atteignent désormais 52,5 % des montants encaissés par les dentistes.
La Cour des Comptes demande des mesures fortes
Les actes prothétiques sont une véritable mine d'or pour les chirurgiens-dentistes. Alors qu'ils ne représentent que 12 % des actes pratiqués, les dépassements d'honoraires de ces actes sont équivalents à 62 % du total. C'est ce qui explique la facture salée qui reste à la charge des Français et qui les retient de se faire soigner.
Quelques jours avant les négociations, la cour des Comptes demande donc des mesures fortes. Un "conventionnement sélectif" des dentistes, par exemple, pour mieux réguler les nouveaux arrivants dans la profession.
Mais la mesure qui risque, parmi les 8 proposées par la cour des Comptes, de faire le plus de bruit est le plafonnement "par voies législatives" des tarifs des actes les plus fréquents. Ainsi faisant, les dentistes ne pourraient plus facturer comme ils le souhaitent... mais il y a fort à parier qu'ils vont s'opposer de toutes leurs forces à ce principe.