La lutte contre le tabagisme passe surtout par le prix des paquets de cigarettes qui ne cesse d’augmenter (la dernière hausse ayant eu lieu en janvier 2014). Mais les hausses ne seraient pas assez importantes selon un rapport de la commission des affaires sociales du Sénat qui propose une hausse radicale du prix : 10% par an.
Le nombre de fumeurs en France ne baisse pas assez
Les sénateurs Yves Daudigny (PS) et Catherine Deroche (UMP) estiment nécessaire frapper un grand coup contre les habitudes de consommation des fumeurs français alors que le prix du paquet de cigarettes le moins cher est déjà à 6,30 euros. Mais cela n’a pas arrêté les fumeurs.
Entre 2004 et 2011 le paquet de cigarettes a augmenté de 1,30 euros alors que le marché du tabac a progressé de 18% entre 2004 et 2012, preuve que les prix sont encore assez bas pour intéresser les fumeurs.
Pour les deux sénateurs, la solution serait de mettre en place une hausse progressive du prix du paquet de cigarettes de 10% par an pour atteindre, en cinq ans, un prix par paquet qui avoisinnerait les 11,30 euros.
Un coût gigantesque pour la société
Le rapport met également en évidence le coût que les fumeurs représentent pour la société en termes, entre autres, de maladies et soins : 47 milliards d’euros par an. La cigarette ne ferait pas moins de 73 000 décès chaque année.
Pour pallier ce problème, la hausse du prix du tabac semble une solution envisageable et le rapport de la commission des affaires sociales du Sénat pourrait bien être un point de départ pour la ministre de la Santé Marisol Touraine qui doit présenter en juillet 2014 la loi sur la santé publique.
Les frontaliers seraient les mieux servis
Si le gouvernement décidait de continuer dans sa lancée et programmait une hausse de 10% par an du prix du paquet de cigarettes, ce seraient les frontaliers qui pourraient en bénéficier le plus.
En décembre dernier, à la suite de critiques de la part de la Cour européenne, le quota de cartouches pouvant être ramenées en France est passé de 5 à 10 par personne. Les buralistes des zones frontalières, au contraire, risquent de souffrir fortement d’un manque à gagner de plus en plus grand.