Depuis le 1er mai, les fabricants de cigarettes ont baissé les prix de certaines de leurs marques les plus populaires de 10 à 20 centimes. Une manière de dynamiser la demande en berne et aussi de répliquer face au danger que représente la contrefaçon.
Surprise chez les buralistes : les paquets de cigarettes de certaines marques parmi les plus populaires ont vu leur prix baisser, de 10 à 20 centimes. Depuis le 1er mai, on peut ainsi trouver des Lucky Strike à 9,90 euros, ou encore des Peter Stuyvesant à 10,50 euros. Pourtant, l'inflation qui tourne autour de 5% touche aussi les fabricants, tandis que les taxes sont toujours aussi élevées sur le tabac (80%). Malgré ces difficultés, les acteurs du marché ont décidé de lancer une offensive tarifaire, comme l'a confirmé British American Tobacco au Parisien : le marché étant très concurrentiel, la seule solution pour tirer son épingle du jeu est donc de baisser les prix.
Le danger de la contrefaçon
Pour les entreprises qui se partagent le marché français, la situation est difficile : les importations de tabac ont reculé de 6,4% au premier trimestre, signe que les fumeurs ont réduit leur consommation… ou qu'ils se sont tournés vers d'autres distributeurs. Car la contrefaçon est en plein essor : les cigarettes contrefaites représentent jusqu'à 17% du tabac consommé dans l'Hexagone, selon un rapport parlementaire. C'est un manque à gagner significatif pour les fabricants, tout comme pour les caisses de l'État (il est estimé à 3 milliards d'euros).
Dynamiser le marché
Dans ce contexte, les fabricants légitimes ne peuvent faire autrement que de baisser leurs prix afin d'attirer de nouveau les fumeurs. La situation est d'autant plus compliquée que les consommateurs de tabac sont eux aussi touchés par le niveau élevé de l'inflation : leur pouvoir d'achat baisse également, ils doivent donc arbitrer pour les achats du quotidien et la cigarette peut passer après tout le reste…