Les prix de l’alimenation devraient rester bas faute de demande

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Par OCDE Publié le 17 juillet 2017 à 13h58
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cc/pixabay - © Economie Matin
17%La production de biocarburants devrait progresser de 17 % pendant les dix prochaines années

Selon la dernière édition des Perspectives agricoles publiée par l’OCDE et la FAO pour les dix prochaines années, les prix mondiaux des produits alimentaires de base devraient se maintenir à un bas niveau tout au long de la décennie à venir, sous l’effet d’un tassement de la croissance de la demande dans plusieurs économies émergentes et d’un affaiblissement de l’impact des politiques bioénergétiques sur les marchés.

Les Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO 2017-2026 indiquent que la reconstitution des stocks de céréales, à hauteur de 230 Mt au cours des dix dernières années, ajoutée à l’abondance des stocks de la plupart des autres produits de base, devrait également concourir à contenir la hausse des prix mondiaux, lesquels ont aujourd’hui pratiquement renoué avec les niveaux d’avant la crise des prix alimentaires de 2007-08.

Selon le rapport, la demande par habitant de produits alimentaires de base stagnera, sauf dans les pays les moins avancés. Durant la période considérée, les apports supplémentaires de calories et de protéines devraient provenir essentiellement des huiles végétales, du sucre et des produits laitiers. La croissance de la demande de viande devrait mollir en l’absence de nouvelles sources de demande à même d’entretenir la dynamique précédemment lancée par la Chine.

En 2026, la disponibilité moyenne de calories devrait atteindre 2 450 kcal par personne et par jour dans les pays les moins avancés et dépasser 3 000 kcal dans les autres pays en développement. L’insécurité alimentaire et la malnutrition sous toutes ses formes n’en demeureront pas moins un problème persistant à l’échelle mondiale, nécessitant une approche internationale coordonnée, constate le rapport.

D’après les projections, la croissance de la production végétale résultera principalement de l’amélioration des rendements, laquelle contribuera à hauteur de 90 % à la hausse de la production de maïs, les 10 % restants étant à mettre au compte de l’accroissement des superficies.

Dans les secteurs de la viande et des produits laitiers, en revanche, la croissance de la production devrait reposer à la fois sur l’augmentation de la taille des troupeaux et sur une production par tête plus élevée. La hausse de la production de lait s’accélérera par rapport à la précédente décennie, surtout en Inde et au Pakistan. Dans le secteur du poisson, on prévoit que la croissance sera due pour l’essentiel à l’aquaculture et, de tous les produits examinés dans les Perspectives, le poisson d’élevage sera la source de protéines dont la production connaîtra la plus forte expansion.

Les échanges de produits agricoles, halieutiques et aquacoles devraient progresser environ deux fois moins vite qu’au cours des dix dernières années, à un rythme moyen inférieur à 2 % par an en volume pour la plupart des produits. Toutefois, les échanges agricoles devraient mieux résister aux ralentissements de l’économie que ceux d’autres produits. Les exportations devraient rester concentrées dans un petit nombre de pays producteurs pour presque tous les produits, ce qui risque de rendre les marchés mondiaux plus vulnérables aux chocs sur l’offre.

« Les prix réels de la plupart des produits agricoles, halieutiques et aquacoles devraient fléchir légèrement au cours des dix années couvertes par les Perspectives », a indiqué M. Angel Gurría, Secrétaire général de l’OCDE, à l’occasion du lancement du rapport à Paris. « Comme on l’a vu par le passé, des événements imprévus peuvent facilement faire dévier les marchés de ces grandes tendances, aussi est-il indispensable que les gouvernements continuent d’unir leurs efforts pour assurer la stabilité des marchés alimentaires mondiaux. Il est également important de penser à l’avenir en cherchant des réponses au défi majeur auxquels se trouvent confrontées l’agriculture et l’alimentation mondiales, à savoir assurer l’accès d’une population mondiale toujours plus nombreuse à une alimentation sûre, saine et nutritive, tout en utilisant les ressources naturelles de façon plus durable et en contribuant de façon efficace à l’atténuation du changement climatique. » (Lire l’intégralité du discours)

« Selon le rapport, la disponibilité moyenne de calories par personne et par jour va augmenter dans les pays les moins avancés et dans la plupart des économies émergentes », a déclaré M. José Graziano da Silva, Directeur général de la FAO. « Mais nous savons aussi qu’il ne suffit pas d’accroître la quantité d’aliments pour éliminer la sous?nutrition et les différentes formes de malnutrition. Il est extrêmement important de donner accès à davantage de calories. La lutte contre la malnutrition est plus complexe : elle passe par une alimentation diversifiée, saine et nutritive, produite de préférence avec une empreinte écologique moins prononcée. »

Gros plan sur l’Asie du Sud-Est

Chaque année, les Perspectives contiennent un chapitre spécial. Dans la présente édition, il est consacré à l’Asie du Sud-Est. Dans cette région, la croissance économique est forte, et les secteurs agricole, halieutique et aquacole connaissent un développement rapide. Il ressort du rapport que cette croissance à large assise a permis d’y réduire sensiblement les taux de sous-alimentation ces dernières années. Toutefois, l’expansion de l’agriculture, de la pêche et de l’aquaculture, et plus particulièrement de la production de poisson et d’huile de palme destinée à l’exportation, a accentué la pression sur les ressources naturelles.

Selon les Perspectives, l’importance accordée au développement durable en Asie du Sud-Est entraînera un ralentissement de la croissance de la production d’huile de palme. Dans le secteur agricole, les rendements continueront de progresser, mais la superficie cultivée ne devrait augmenter que de 10 % pendant les dix prochaines années, contre 70 % au cours de la décennie écoulée.

Une meilleure gestion des ressources et un effort de R-D plus important seront nécessaires pour parvenir à une croissance durable de la productivité dans l’ensemble du secteur agricole. Par ailleurs, les mesures de soutien à la production de riz pourraient être réorientées de manière à faciliter la diversification de l’agriculture. Étant donné la sensibilité de la région aux effets du changement climatique, des investissements devront impérativement être opérés pour faciliter l’adaptation.

Autres résultats des projections :

  • Les vastes groupes à bas revenu contiendront la croissance de la demande de viande par habitant à seulement 1 % pendant les dix années considérées, contre 6 % durant la précédente décennie.
  • La demande de sucre par habitant devrait connaître une augmentation plus rapide, de 8.1 % pendant les dix prochaines années, contre 5.6 % durant la précédente décennie.
  • L’Inde devrait devenir le pays le plus peuplé en 2026. Comme la consommation de lait par habitant y est élevée et continue d’augmenter, elle devrait contribuer à hauteur de 42 % à la hausse de la production mondiale de lait dans la décennie à venir.
  • La production de biocarburants devrait progresser de 17 % pendant les dix prochaines années, contre 90 % durant la précédente décennie.
  • 85 % de l’augmentation de la production de blé et 90 % de celle de maïs seront à mettre au compte de l’amélioration des rendements, les superficies cultivées gagnant 2 %. A l’inverse, les projections font état d’un accroissement de 14 % de la superficie en soja, principalement en Amérique du Sud, lequel explique environ 60 % de l’augmentation de la production mondiale.
  • En 2026, les produits de la pêche et de l’aquaculture compteront pour la moitié de la consommation de protéines animales en Chine et en Asie du Sud-Est.
  • D’après les projections, la production totale de l’aquaculture dépassera celle de la pêche au milieu de la période couverte par les Perspectives.

Pour plus de détails sur les Perspectives, voir https://www.agri-outlook.org/fr/.

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L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE, en anglais Organisation for Economic Co-operation and Development, OECD) est une organisation internationale d'études économiques, dont les pays membres - des pays développés pour la plupart - ont en commun un système de gouvernement démocratique et une économie de marché. Elle joue essentiellement un rôle d'assemblée consultative. L'OCDE a succédé à l'Organisation européenne de coopération économique (OECE) issue du Plan Marshall et de la Conférence des Seize (Conférence de coopération économique européenne) et qui a existé de 1948 à 1960. Son but était l'établissement d'une organisation permanente chargée en premier lieu d'assurer la mise en oeuvre d'un programme de relèvement commun (le plan Marshall), et, en particulier, d'en superviser la répartition. En 2010, l'OCDE compte 34 pays membres, regroupe plusieurs centaines d,experts dans ses centres de recherche à Paris (le siège est au Château de la Muette) et publie fréquemment des études économiques, analyses, prévisions et recommandations de politique économique et des statistiques, principalement concernant ses pays membres.

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