Malgré les privatisations d'Aéroports de Paris (ADP) et de la Française des jeux (FDJ), Bruno Le Maire a confirmé à l'Assemblée nationale, mercredi 4 avril, que l'Etat conserverait le contrôle de ses actifs stratégiques. Pour mener à bien son projet, le ministre de l'Economie compte sur des mécanismes de « régulation ».
Malgré la privatisation, l'État conservera son contrôle des actifs stratégiques de la FDJ et d'ADP
Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a assuré, face aux députés, mercredi 4 avril, que l'État conservera son contrôle des actifs stratégiques de la Française des Jeux et d'Aéroports de Paris en utilisant un mécanisme de régulation, malgré les privatisations de ces deux entreprises. Et de préciser lors d'une séance de questions à l'Assemblée nationale : « Les choix que nous ferons seront des choix qui préserveront la capacité de contrôle de l'État sur les actifs stratégiques ».
Comme l’a précisé le ministre, l'État conservera le monopole des jeux. Concernant la FDJ, dont l'État détient actuellement 72%, cette régulation sera réalisée par une nouvelle autorité, qui aura pour mission d'éviter « un développement excessif des jeux en France ». Puis, il a ajouté : « Mais il y a deux manières de contrôler les actifs stratégiques : il y a une présence au capital (...) et il y a la régulation. Je crois que la régulation est la meilleure façon d'assurer le contrôle de l'État sur des actifs stratégiques ». Enfin, Bruno Le Maire a évoqué également le rôle de cette autorité de régulation quant au « risque d'addiction ». Des contrôles seront donc régulièrement effectués.
Pas encore de cadre précis pour ADP
Concernant ADP, dont l'État possède déjà 50,6% du capital. Bruno Le Maire a promis de trouver une solution qui préserve les intérêts publics, notamment sur les questions de sécurité, les frontières et les tarifs aéroportuaires. Interrogé par des députés Nouvelle Gauche, le ministre est cependant resté vague sur les intentions exactes du gouvernement vis-à-vis du gestionnaire des aéroports parisiens.
Mais, le ministre a tout de même apporté quelques pistes. Selon lui, l'une des solutions « consisterait à dire que le gouvernement va abaisser la part de l'État » pour « porter la part des actionnaires privés de 49,4 % à 50 %, 60 % ou 70 %. C'est une solution que nous ne retiendrons pas ». Bruno Le Maire de conclure : « Il n'est pas question de refaire les erreurs du passé », en référence à la privatisation des autoroutes, cédées par l'État en 2006, qui a entraîné de fortes hausses de tarifs des péages, faute d'un cadre garantissant un rapport de force favorable à l'État.
Enfin, le gouvernement a annoncé au moins 10 milliards d’euros de cessions de titres au cours du quinquennat. Ces cessions, destinées à recentrer le portefeuille public sur les actifs considérés comme essentiels, serviront à alimenter un fonds pour l’innovation de rupture.