Est-il possible de licencier un détenu... qui n'a pas de contrat de travail ? Et le détenu peut-il être sous-payé ? Ce sont les questions auxquelles va de voir répondre le tribunal des Prud'hommes de Versailles. Tout commence quand une détenue débute son job d'opératrice téléphonique au sein de l'entreprise MKT Societal en août 2010. Le travail qu'elle effectue consiste à démarcher, prospecter de nouveaux clients. Mais un jour elle téléphone à sa soeur pendant ses heures de travail et se retrouve "licenciée". En fait, pas vraiment licenciée mais simplement "renvoyée", car en prison les détenus ne signent pas de contrat de travail mais un contrat d'engagement. Ils ne sont donc pas régis par le droit commun.
Selon la loi pénitentiaire votée en 2009, les détenus signent un "contrat d'engagement" avec l'administration pénitentiaire, qui octroie ensuite des concessions à des sociétés privées, explique Le Point. L'autre problème soulevé dans cette affaire c'est celui du salaire versé aux détenus. Pas de droit commun en prison donc pas de smic. Les détenus gagneraient en moyenne une centaine d'euros par mois. Une forme de discrimination.