Prise de parole en public : ce qui marche à tous les coups

Photo Jean Baptiste Giraud
Par Jean-Baptiste Giraud Modifié le 11 octobre 2014 à 9h56

La prise de parole en public ou à la télévision ou à la radio est un exercice qui paralyse la plupart des gens au moins les premières fois. Persuadés de revivre une épreuve d'oral du baccalauréat, ils se font des montagnes de ce qui est finalement relativement simple, pourvu que l'on se donne la peine de se mettre à la place de... ceux qui écouteront ! Voici quelques conseils efficaces prodigués lors d'une séance de média training.

Rappelez-vous ce professeur dont vous buviez les paroles. Cet homme politique qui vous subjugue à chaque intervention par sa force de conviction. Qu'ont-ils en commun ? Une méthode, innée (parfois), acquise (souvent). Voici quelques trucs imparables qui vous permettront, vous aussi, d'être aussi convaincants et captivants lors de vos interventions en public.

Vous avez une minute pour convaincre

Et peut-être même moins. Aujourd'hui, avec la concurrence des smartphones qui sont déjà sur les genoux ou dans la main de vos auditeurs, si vous êtes dans une salle de conférence, ou pire, sur la table, sous leurs yeux, dans une salle de réunion, vous n'avez qu'une poignée de secondes pour attirer leur attention et les persuader de vous écouter ! "Le commencement est en toute oeuvre ce qui importe le plus" disait Platon". Or, qu'est-on tenté de faire lors d'une prise de parole ? "Planter le décor" comme l'on vous disait dans les petites classes pour vos rédactions. Mais ce qui marchait dans un devoir scolaire, avec un seul lecteur, le prof, obligé de vous lire pour vous noter, ne marche pas devant 200 personnes ou 100 000 télespectateurs ou auditeurs. Si vous perdez tout ou partie de votre auditoire au début parce que vous êtes... chiant, vous ne les retrouverez pas après ! Sauf à taper dans vos mains, sauter sur le pupitre ou, comme je l'ai déja vu faire, introduire un petit personnage dans votre présentation Powerpoint qui tape dans des cymbales à intervalles réguliers...

Comment bien démarrer son intervention

Vous savez à qui vous parlez. Et si vous ne savez pas, imaginez qui ils sont. Invité sur le plateau d'une radio ou d'une télévision, vous connaissez l'auditoire en fonction de l'horaire. Invité à prendre la parole dans une conférence, vous savez qui se trouve dans la salle. Or, comment mieux attirer leur attention que de parler à ceux qui vous écoutent ? Ne parlez pas de vous, mais bien d'eux : "Parlez moi de moi, il n'y a que cela qui m'intéresse".

Racontez une histoire

Le truc numéro 1 pour éveiller l'attention de votre auditoire est de raconter une histoire à laquelle il n'aura pas de mal à s'identifier. Une histoire qui servira d'exemple à votre démonstration. Histoire, anecdote, fait réel ou imaginé : peu importe, pourvu que ces 40 secondes à deux minutes (maximum) servent de point de départ logique à votre démonstration ! La phrase "Cette histoire / cette anecdote illustre ce dont je voulais vous parler aujourd'hui" sera le lien avec vos arguments.

Sortez des chiffres ou statistiques marquants

"8 personnes sur 10 dans cette salle font". "65 % de vos télespectateurs ont déja". "240 % d'augmentation en cinq ans". "70 milliards d'euros en plus depuis 2011". Vous sentez bien intuitivement que ces statistiques, ces chiffres, vont interpeller et intéresser vos auditeurs. Plutôt que de les noyer au milieu de votre intervention ou pire, d'en faire la conclusion, commencez avec ! Et si vous n'avez pas trouvé de chiffre ou de statistique efficaces pour entamer votre intervention, n'hésitez pas à utiliser la grosse ficelle des dissertation de philo : démarrez par une citation, de préférence, relativement connue. Ca marche à tous les coups, mais n'utilisez pas le truc à chaque coup...

Interpellez votre public

"Combien d'entre vous ont déja songé à ?" "Vous devant, et vous, là, au milieu, et vous encore tout au fond le nez sur votre téléphone, pensez vous que ?". Si vous prenez la parole en souhaitant, surtout, ne jamais croiser un regard et en vous focalisant sur vos notes, votre écran ou les projecteurs, alors oubliez l'idée de devenir un grand (un bon) orateur. Si en revanche vous parlez à cette jolie blonde au second rang, et à cet homme enfoncé dans son fauteuil qui envisageait faire sa sieste pendant votre conférence, vous avez tout compris. Radio, télé ? Le journaliste qui vous interviewe symbolise les dizaines, les centaines de milliers d'auditeurs et de télespectateurs qui sont derrière. Vous ne parlez pas à lui, mais à tous les autres.

Machine à café ou barbecue ?

A la machine à café, ou lors d'un barbecue, pour arriver à en placer une, il faut être percutant (on est même tentés d'écrire "cinglant"). Votre intervention publique ou audiovisuelle obéit aux mêmes règles ! Pour prendre la parole, lancez un trait, façon Cyrano de Bergerac. Peu importe la suite : ce qui importe, c'est l'attaque. Une fois que votre auditoire aura tourné la tête vers vous, réagi à votre intervention (sourires ou rires, exclamations) vous aurez gagné, et il ne vous restera plus qu'à placer ce que vous vouliez dire... Même si cela n'a pas grand chose à voir avec votre interruption ! "Mais ce qui est important c'est" "Vous oubliez l'essentiel" "Et que penser alors de ?", autant de mini-phrases qui vous permettront de rebondir efficacement.

Retrouvez d'autres conseils pour vos prises de parole en public sur media-training.eu

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Photo Jean Baptiste Giraud

Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.  Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.  En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007. Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an. En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.  Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.  Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).

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