Selon deux économistes, Julie Valentin et François-Xavier Devetter, beaucoup de personnes qualifiées de travailleurs de la deuxième ligne, très exposés au virus, ne toucheront pas la prime Covid promise par le gouvernement. En cause, les contours flous de cette promesse.
Une promesse de prime Covid difficile à tenir
Le gouvernement annonçait lundi 15 mars 2021 une nouvelle prime Covid pour les travailleurs de la deuxième ligne. Cette prime permet aux entreprises de verser une prime défiscalisée et exonérée de cotisations sociales à tous leurs salariés dans une limite de 1.000 euros par prime. Cette prime vise principalement les personnes étant surexposées à la pandémie et gagnant peu.
Pour Julie Valentin et François-Xavier Devette, deux économistes français, beaucoup de salariés visés par l'annonce du gouvernement ne toucheront pas cette prime. « Il y a un large consensus pour admettre que ces travailleurs devraient être payés plus mais au moment de sortir la somme individuellement, on risque de relativiser le travail qui est fait », estime François-Xavier Devetter.
Une prime Covid pour les personnes surexposées au virus
La prime qui vise en priorité les travailleurs surexposés au virus et gagnant peu devrait concerner entre « 3 et 5 millions de salariés » parmi lesquels, des chauffeurs routiers, des livreurs, des aides à domicile … « Tous ces métiers sont à des niveaux de rémunération faibles, le plus souvent en dessous de 1,2 SMIC mensuel », rappelle François-Xavier Devetter.
La prime Covid serait ainsi une manière de mettre en lumière leur travail de l'ombre. Cependant, Julie Valentin estime que « des gens pourraient ne pas en avoir du tout. Ceux qui sont multi-employeurs, à qui vont-ils la demander ? L'employeur renverra vers le donneur d'ordre », puisqu'en effet, les contours encore flous de cette promesse prévoient que le montant et le destinataire de la prime soient laissés à l'appréciation de l'employeur.