L’OCDE vient de publier ses prévisions économiques pour les deux ans à venir, et on n’est pas déçu du voyage !
Côté économie mondiale, l’ambiance est loin d’être au beau fixe, avec une prévision de croissance globale de 2,9 % pour 2012, de 3,9 % pour 2013, et de 4,4 % pour 2014. En comparaison des 4,9 % atteints en 2010, le retour à la prospérité ne semble pas pour demain.
Parmi les pays industrialisés, les Etats-Unis devraient rester au petit trot, avec 2,2 % de croissance en 2013 et 3,2 % en 2014.
Mais c’est évidemment la zone euro qui suscite le plus de questions. En recul de 0,6 % en 2012, la croissance devrait y atteindre péniblement 0,6 % en 2013 et 1,6 % en 2014 : des chiffres peu encourageants qui donnent lieu à de nombreuses conjectures.
L’OCDE a d’ailleurs exploré les conséquences mondiales d’un choc asymétrique qui conduirait la zone euro à la récession durant cette période. Cette anticipation, qui reflète une crainte profonde : celle de voir la zone euro frappée par un séisme violent, donne l’occasion d’un bel exercice de simulation qui ne manque pas d’inquiéter.
Dans cette hypothèse pessimiste, l’économie mondiale serait profondément bouleversée, avec un recul des échanges commerciaux de 2,8 % en 2013, de 4,2% en 2014, et une récession durable allant jusqu’à 1,4 % en 2014. Si ce choc devait s’étendre à l’ensemble de l’économie mondiale, les conséquences seraient pires, avec une récession de 2,6 % en 2014, après un premier recul de 1,5 % en 2013.
Pour la zone euro, les conséquences seraient bien pires. La récession serait supérieure à 2% en 2013 et supérieure à 4% en 2014.
On mesure dans ces statistiques les frayeurs cachées des économistes internationaux face au mauvais coton que filent les pays de l’Union.
Et la France dans tout cela ?
L’OCDE ne manque pas de rappeler les insuffisances de réformes que la France mène aujourd’hui, notamment sur le marché du travail. Dans ces conditions, la France connaîtra une stagnation économique en 2013, avec 0,3 % de croissance sur l’année. L’OCDE anticipe une croissance de 1,3 % en 2014.
Dans le même temps, le chômage devrait continuer de croître, avec un taux prévisible de près de 11% de chômeurs en 2014, soit une quasi-stabilisation après une forte augmentation en 2013. En un an, le chômage devrait progresser de 0,8 point, un chiffre peu encourageant... Dans le même temps, l’investissement devrait stagner jusqu’en 2014.
Concernant la France, le rapport conclut : «L’incertitude reste forte», notamment en matière de maîtrise des finances publiques. Autant dire que l’OCDE ne croit pas à la possibilité de ramener les déficits à 3 % en 2013.
La croissance allemande ne devrait pas être très supérieure à la croissance française en 2013. En revanche, le taux de chômage devrait y être faible. Une faible consolation...