La France confirme sa position de locomotive de la reprise économique en Europe. Dans une étude publiée jeudi 18 novembre 2021, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) estime à 6,8 % le taux de croissance français en 2021, contre 6,3 % précédemment. L’organisation internationale table ensuite sur une croissance de 4,2 % en 2022 (contre 4 % précédemment).
Rebond économique
« Après un démarrage faible en 2021, l’économie a rebondi sous l’effet de la moindre circulation épidémique, de l’accélération de la campagne de vaccination et de l’assouplissement des restrictions sanitaires », explique l’organisation dans son étude. Mais l’instance réunissant les pays les plus riches n’a pas le monopole de l’optimisme en matière de croissance hexagonale.
Après une prévision de progression du PIB de 5,8 % en juillet, puis 6,3 % en septembre, la Banque de France vient de relever une nouvelle fois ses prévisions pour l’année 2021. Elle table désormais sur une croissance de 6,75 % pour cette année. Malgré une énième vague épidémique et l’instauration du pass sanitaire, le PIB devrait progresser de 2,7 % au troisième trimestre 2021 et de 0,5 % au quatrième (après + 1,1 % au deuxième trimestre).
Comment expliquer ces bons chiffres post-pandémiques ? Pour l’OCDE, « les mesures budgétaires soutiennent fortement la demande intérieure ». L’organisme estime que les aides d’urgence pour les ménages et les entreprises ainsi que la baisse de la taxe d’habitation « permettront d’amoindrir considérablement les effets de la crise sur le revenu et le pouvoir d’achat des ménages, malgré la baisse prévue des allocations-chômage ».
Stabiliser la dette publique
L’OCDE souligne également le rôle crucial qu’ont joué le plan de relance et le plan d’investissement France 2030, deux dispositifs qui « ont préservé la capacité de production des entreprises » et qui « soutiendront également leur investissement ».
« Les mesures d’urgence ont largement amorti l’onde de choc sur le marché du travail. L’emploi salarié, l’investissement des entreprises en France ont dépassé leur niveau d’avant crise à la fin du second trimestre », souligne pour sa part l’Insee. L’Institut national de la statistique et des études économiques rappelle que le taux de chômage – au plus bas depuis 13 ans – devrait atteindre 7,6 % d’ici la fin de l’année.
Seule ombre au tableau : les risques liés à l’évolution de la situation sanitaire et à un endettement très élevé, à la fois privé comme public. Pour l’OCDE, « des efforts importants » devront être faits afin de « stabiliser » la dette publique « à près de 120 % du PIB en 2060 », contre environ 115 % attendu cette année.
+ 6,2% en 2022 ?
L’organisation internationale recommande « un programme ambitieux de diminution importante et progressive de la dépense publique ». Elle plaide tout particulièrement pour la mise en œuvre d’une règle de dépenses pluriannuelle et la publication des projections de dette à long terme.
Le recul de l’âge de départ à la retraite, la diminution salariale du secteur public, la suppression de certaines niches fiscales, le renforcement de la formation professionnelle en entreprise pour les apprentis et l’accompagnement des jeunes et des seniors sur le marché du travail font également partie de la batterie de mesures prônées par l’OCDE pour une reprise encore plus forte, inclusive et durable.
Tout espoir semble en effet permis. Selon une étude publiée le 13 octobre 2021 par l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), la croissance de l’économie française pourrait atteindre 6,2 % en 2022 (au lieu de 4% pour l’OCDE) si les Français dépensaient les 151 milliards d’euros épargnés pendant les périodes de confinement.