Le 6 mai prochain, le Président nouvellement élu devra rendre son verdict dans le débat qui agite l’Europe actuellement : la croissance est-elle ou non compatible avec la rigueur ? Soyons pourtant réalistes : baisser les dépenses publiques dans un pays dans lequel elles représentent 56% du PIB, est-ce vraiment de la rigueur ?
En tant que Fondation qui réfléchit sur les politiques publiques, l’iFRAP a calculé qu’il est possible d’économiser sur cinq ans 129 milliards d’euros en gardant un niveau important de services publics. D'autre part, les freins à la croissance sont tellement importants en France qu’il ne serait pas difficile de les desserrer pour faire repartir l’activité : en favorisant le financement du risque et en assouplissant le marché du travail. C’est ce que demande Mario Draghi en appelant à des « réformes structurelles en faveur de la croissance pour faciliter l’activité entrepreneuriale, la création de nouvelles entreprises et d’emplois ».
Ce ne sont pas l’encadrement des licenciements boursiers, l’augmentation des charges sur les salaires ou les hausses d’impôts qui permettront à nos entreprises de créer à nouveau de la richesse. En particulier, l’imposition des revenus du capital et une tranche d’IR à 75% freineraient les investissements des particuliers.
La relance par l’arrosage d'argent public est une impasse. Les entreprises sont la clé de notre avenir et il faut les encourager à grandir plutôt que de les taxer pour distribuer du pouvoir d’achat à des consommateurs qui achèteront des produits importés.