S’agissant du futur gouvernement, une des rares indications apportées par François Hollande est qu’il s’articulera autour d’une quinzaine de pôles. Ce que l’on ne sait pas encore, c’est si, pour y figurer, il privilégiera ceux qui concilient compétence, confiance et expérience politique, ou s’il prendra davantage en considération les équilibres politiques – supposés ou avérés – au sein de la gauche.
S’il ne s’astreint pas à cette contrainte, plusieurs noms se dégagent assez indiscutablement : Michel Sapin, à l’Economie et aux Finances, Jean-Yves Le Drian, le président de la région Bretagne, pour le ministère de la Défense, André Vallini, pour la Justice, Vincent Peillon, à l’Education nationale, François Rebsamen, à l’Intérieur - même si Manuel Valls a convaincu les journalistes qui ont pour lui les yeux de Chimène que la place lui était acquise.
Il ne faut certes pas négliger certaines personnalités qu’il y a tout lieu de considérer comme incontournables. A commencer par ceux qui ont tenté leur chance lors de la Primaire, exception faite de Ségolène Royal qui sera candidate à la présidence de l’Assemblée nationale. Arnaud Montebourg vise le ministère qui aura pour mission de relancer la production (avec l’Industrie, le Commerce extérieur, le Commerce et l’Artisanat, etc.) et a de bonnes chances d’y être préféré à Alain Rousset, le président de la région Aquitaine, qui fait pourtant figure de spécialiste de la question. Ce dernier pourrait être repêché à la tête du nouveau ministère en charge de « l’égalité territoriale » dont les contours sont encore imprécis. Jean-Michel Baylet, le président du PRG, prendra ce qu’on lui donnera, en espérant que ce soit un ministère à part entière. Même cas de figure pour Manuel Valls, bien qu’il se soit déjà annoncé à l’Intérieur et même à Matignon, rien de moins.
Pierre Moscovici ne devrait pas être oublié. Proche de DSK, il s’est rallié à François Hollande avant le premier tour de la Primaire, ce qui lui a déjà valu le titre de directeur de campagne. Il est ainsi mieux placé que Laurent Fabius pour les Affaires étrangères, même si les deux hommes se ressemblent étrangement, et pas seulement physiquement, exception faite de l’âge. Et n’oublions pas Stéphane Le Foll, l’homme clé du dispositif installé autour de François Hollande. Il continuera à peser lourd, aux Affaire européennes (probablement isolé des Affaires étrangères), à l’Agriculture ou encore à la tête du groupe socialiste à l’Assemblée nationale. Quant à Martine Aubry, à qui il faudra bien trouver quelque chose, pourquoi pas la Culture, puisque le secteur l’intéresse et que Jack Lang n’a toujours pas d’héritier.