Aux Etats-Unis, dans de nombreux pays anglo-saxons, et même en Asie, le serveur ne fait pas les gros yeux si on lui demande de mettre le reste de riz, de vin et de viande dans un doggy bag. Bien au contraire ! Mais en France, cette pratique est encore culturellement mal vue. Pourtant, il y a urgence à enrayer le gaspillage alimentaire ! C'est dans cet état d'esprit que le premier syndicat de la restauration, l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie, a décidé de promouvoir désormais l’usage du "doggy bag" en France.
Des restes parfaitement consommables
L’Umih s’associe donc avec la société TakeAway "pour généraliser la pratique du doggy bag et apporter ainsi une solution concrète et pratique aux milliers de professionnels souhaitant proposer à leur clientèle" cette solution. Cette entreprise propose une boîte cartonnée micro-ondable à emporter ainsi qu’un sac pour emporter sa bouteille de vin payée mais pas terminée.
A l’origine, le geste suppose qu’on donne les restes de la nourriture à son chien. Mais pourquoi ne pas les consommer soi-même ?
Mieux gérer notre consommation de nourriture
En France, la chasse au gâchis alimentaire commence à s’imposer dans les esprits. Cela passe par la lutte contre les invendus (Monoprix et Intermarché ont lancé des opérations "fruits et légumes moches"), par une meilleure gestion des déchets (une loi "bio déchets" imposera en 2016 aux restaurants qui servent plus de 180 repas par jour de trier et de valoriser leurs déchets alimentaires), et par des objectifs précis de réduction du gaspillage alimentaire.
A ce sujet, Guillaume Garot, ancien ministre délégué à l'Agroalimentaire, a été missionné par Manuel Valls, Premier ministre. Il doit présenter des propositions permettant d'atteindre l’objectif de diminution de 50% du gaspillage alimentaire en France d'ici à 2025.
Au total, les déchets alimentaires représentent chaque année en France près d’ 1,2 million de tonnes. Ce gâchis représente une perte plus de 400 euros par an et par foyer. À l’échelle mondiale, des études menées par la FAO (Food and Agriculture Organization) ou l’Institut de l’eau de Stockholm ont démontré que jusqu’à 50% de la production alimentaire est gaspillée, perdue ou jetée entre le champ et l’assiette.