Le plan d’investissement de ce nouveau gouvernement est du déjà-vu qui, comme les précédents, n’apportera rien de nouveau, sauf pour la Parasitocratie.
L’Etat français va investir, encore une fois. Un grand plan à 57 Mds€ sur cinq ans (presque 1 000 € par habitant). Depuis des décennies que l’Etat « investit », la dette grossit. Il n’y a jamais eu de retour sur investissement pour tout le monde. Voilà qui est tout de même bizarre…
Tandis que la dette grossit, la croissance stagne et le taux de chômage reste l’un des plus élevés d’Europe.
Depuis 1974, l’Etat français n’a jamais eu un seul budget à l’équilibre et « investit » toujours, inlassablement. Toujours avec les mêmes résultats. Il vaudrait peut-être mieux que l’Etat n’investisse plus… Mais ce n’est pas la solution retenue par la Parasitocratie, ce qui m’évite le chômage et me permet de continuer à écrire. Lorsque l’Etat investit, il a deux façon de financer ces investissements : par l’impôt ou par la dette (qui est de l’impôt différé). Côté impôts la coupe est pleine, le gouvernement a compris que le « ras-le-bol fiscal » pouvait coûter cher. Reste donc la dette — et à 0,7% d’intérêts sur 10 ans, ce n’est pas cher.
Voyons donc ce que nous réserve ce plan. Après tout, peut-être qu’il y a quelque chose de nouveau là-dedans… « Accélérer la transition écologique » : 20 Mds€ « Edifier une société de compétence » : 15 Mds€ « Ancrer la compétitivité sur l’innovation » : 13 Mds€ « Construire l’Etat de l’âge numérique »: 9 Mds€.
Transition écologique : nous ne parlerons pas d’EDF, d’Areva, des portiques écotaxes ou du massacre à l’éolienne. « Le nombre de passoires thermiques occupées par des ménages modestes propriétaires ou locataires du parc social sera divisé par deux », nous promet-on. Mais si simplement, on laissait ces mêmes foyers faire eux-mêmes les travaux qui leur conviennent en arrêtant de les taxer ? Les locataires du parc social pourraient bénéficier d’une remise de loyer…
Edifier une société de compétence ? Je me suis posée la question de savoir ce qu’était exactement une société de compétence. Aurions-nous une « société d’incompétence » ? L’image de la SNCF cet été s’est vaguement imposée à mon cerveau mais j’ai immédiatement écarté cette mal-pensance. Le Figaro m’explique qu’il s’agit de « promouvoir les expérimentations en faveur de la formations des maîtres et des professeurs, pour faire émerger de nouvelles solutions grâce au développement du numérique ». Je ne vois pas en quoi les expérimentations numériques du Mammouth seront un jour sources de retour sur investissement et ma lanterne n’en est pas plus éclairée. Passons au volet suivant.
Ancrer la compétitivité sur l’innovation ? Toujours selon Le Figaro cela consiste à « soutenir les jeunes entreprises en croissance les plus innovantes, via des investissements de l’Etat en fonds propres et le lancement de concours d’innovation dans des domaines stratégiques ». En quoi ce programme diffère-t-il des précédents ?
Tout ça est un fatras de langue de bois, déjà vu, lassant, usant. Qui décide que telle ou telle entreprise est « la plus innovante » ? N’est-ce pas ses propres clients dont l’affluence crée justement la croissance ? Pourquoi des fonctionnaires de la Banque publique d’investissements ou d’Oséo seraient-ils plus clairvoyants que les entrepreneurs (qui risquent leur propre argent et non pas celui des autres), que le marché et la concurrence ? Et si on laissait plutôt les entreprises tranquilles ? Ni taxation, ni complication, ni subvention… Un vrai choc de simplification, pour une fois.
Construire l’Etat de l’âge du numérique ? Là, très franchement, je suis impressionnée. J’ai récemment payé mes impôts en présentant le petit carré « QR code » qui figurait sur l’avis face à l’application impots.gouv préalablement chargée sur mon téléphone mobile présumé « intelligent ». Mon compte bancaire a été gloutonnement aspiré en temps et en heure. Pas de timbre, pas de TIP, pas de virement, pas de chèque, rien… Pfffuiiiiit, mon argent s’est envolé à Bercy. Que vont-ils faire de mieux ? M’introduire une puce sous la peau, probablement. Mais où est le retour sur investissement ?
Tout ceci ne recouvre que des accords gagnant-perdant, arrachés de force, sous la contrainte. 57 Mds€ de moins à dépenser comme nous l’entendons que ce soit en épargne, en investissement, en dépenses, en frivolités. 57 Mds€ de plus de dettes venant plomber la croissance. Mais une partie de ces 57 Mds€ engraissera la Parasitocratie, M. Pisani-Ferry qui ne travaille pas gratuitement, les fonctionnaires de la Banque publique d’investissements, les pédagogistes qui vont réfléchir aux prochaines expérimentations…
Parasitocrate éclairé, vivant de l’argent des autres (celui des contribuables) et donnant des leçons à ceux qui risquent le leur.
Ce gouvernement Macron confirme que le changement, ce n’est pas maintenant, ni demain. Il va falloir attendre que nous fassions faillite et que le FMI se penche sur notre cas. Tiens, comme je suis d’humeur riante ce matin, terminons par le texte d’une chanson de Moby tout à fait adapté à la situation :
Growing in numbers
Growing in speed
Can’t fight the future
Can’t fight what I see
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