Pourquoi le Français est-il l’un des plus pessimiste, stressé, pressé et même revendicatif du monde ?

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Par Daniel Moinier Publié le 21 septembre 2016 à 5h00
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@shutter - © Economie Matin
85 %85 % des Français pensent que la situation économique du pays ne va pas s'améliorer.

Depuis de nombreuses années les études, sondages nous indiquent que les français vont mal. Ils ont même été désignés comme les plus pessimistes du monde avec 81%.

Au niveau de la situation économique de la France, c’est encore pire, 85% estiment que la situation ne va pas s’améliorer. Par contre les espagnols qui ont subit une crise bien plus sévère que nous, sont 40% à croire en une amélioration sur un an, contre 19% des français. C’est tout de même mieux que l’année d’avant avec 4% de plus. Il est vrai que ces espagnols ont de quoi se réjouir, leur pays a renoué avec la croissance depuis 2014. En 2015, elle a bondi à 3,2% et en 2016, elle est estimée à 2,9%, loin devant la France avec ses 1,1% en 2015 !

Nos jeunes sont particulièrement désemparés

Ce qui est inquiétant, c’est que les jeunes normalement porteurs d’espoir et de dynamisme, sont en France bien plus inquiets et pessimistes que leurs aînés ainsi que leurs équivalent des pays proches, Espagne, Allemagne. Ils sont 16% à croire à une amélioration sensible, contre 24% des 50 ans et plus. Sans tous les contrats d’intégration et de formation, le pourcentage aurait littéralement explosé. Il tourne toutefois encore aux environs de 24%, alors que pour nos jeunes voisins allemands, il est de l’ordre de 7% !

A l’inverse, c’est principalement dans les pays émergents que l’on retrouve le plus de gens optimistes, principalement Afrique et Asie. Plus de la moitié estiment que la génération future aura une vie bien meilleure, heureuse et confortable.

Voir les 2 tableaux ci-dessous très représentatifs

Ce n’est pas pour rien que la France se situe dans les tous premiers au Monde comme consommateurs de psychotropes. D’après la dernière étude de 2015 effectuée par le Cabinet Pew Research Center, le pessimisme français est tel qu’il engendre apparemment toutes sortes de conséquences néfastes, notamment sur leur santé : angoisses, stress, irritabilité… Un rapprochement est souvent fait également avec les animaux de compagnie. La France est championne d’Europe dans ce domaine avec 63 millions, de quoi engendrer des dépenses importantes. Celles de vétérinaires ont augmentées 72% sur les dix dernières années. Il est vrai que le secteur emploie tout de même 20.000 emplois directs et indirects. Nos français sont-ils fous, ils sont de plus en plus attachés à leurs animaux de compagnie, comme valeur refuge avec la famille et de plus en plus chouchoutés. C’est presque un animal par habitant et un foyer sur deux. Selon un sondage FACCO/TNS/SOFRES, 52% les ont par affection, 49,2% pour satisfaire une passion, 20% pour participer à l’éducation des enfants et 13% contre la solitude, 36,7% vont même partager la chambre avec eux !

Nos élèves dans les plus anxieux du monde

La proportion d’élèves français qui se disent être très tendus à l’école (encore plus s’ils ont un devoir de maths) est de 50%, comme les japonais, contre 7% des Finlandais. L’OCDE a effectué un classement mondial suivant un « indice anxiété » dans lequel nos élèves se situent les sixièmes derrière la Tunisie, le Brésil, la Thaïlande, le Mexique et la Corée. Nos jeunes français seraient-ils avec les japonais les plus malheureux à l’école ? Difficile de nier qu’ils sont dans les plus stressés. Les deux systèmes éducatifs sont un peu identiques tournés vers un système élitiste qui n’a pourtant pas que des inconvénients. Par contre le Japon sort son épingle du jeu en termes de « bien être éducatifs » fondé sur l’analyse des résultats et inégalités de résultats entre élèves. Mais un autre résultat est encore moins favorables à nos petit français, seulement 21,% des 11, 13 et 15 ans déclarent aimer aller à l’école ce qui situe la France à la 19è place des 25 pays analysés par l’OCDE. Pourquoi un tel classement ?

Un autre titre de M Economie et du Monde est très révélateur des tensions et du stress qui existent tant dans le monde du travail qu’au sein de la société : « Une société sous tension: la France championne du stress au travail »?

La « Loi Travail » en est un révélateur puissant. Cette loi votée le 14 mai 2016 n’a fait qu’exacerber encore plus les tensions, les prises de position des adversaires et partisans de ce texte. C’est l’ensemble de la société, du monde du travail qui sont de plus en plus irrités, mécontents, insatisfaits tant par nos dirigeants que le comportement de certains syndicats.

La Fondation Européenne de Dublin, rattachée à la commission européenne, a publié les résultats de la troisième enquête européenne qui porte sur « l’impact de la crise ». Elle dévoile que la France est très handicapée par un niveau de stress relativement élevé. 5% répondent être stressés en permanence, 13% la plupart du temps et 13% plus de la moitié du temps, contre respectivement, 3%, 9% et 11% pour la moyenne européenne. Seuls deux pays nous devancent ; la Grèce et Chypre. Cette même fondation a découvert une autre particularité française, la mauvaise qualité des conditions de travail tant sur le plan physique que psychique. Manque de reconnaissance, difficulté de concilier vie professionnelle et vie personnelle, état de fatigue, l’insécurité de l’emploi, sont quatre autres éléments pour lesquelles les français se situent encore dans le haut du tableau ! Toutes ces tensions deviennent, sous l’effet de la crise, crispations et engendrent également des rejets de l’autre, de l’étranger. La France manque actuellement de cohésion sociale, de confiance, de solidarité entre les citoyens pour arriver à remonter la pente et elle n’en prend pas pour l’instant le chemin.

Les Français sont toujours particulièrement pressés

Un exemple frappant, mettez-vous sur le trottoir dans l’attente du passage du «petit piéton vert », vous verrez que presque tous tournent la tête pour regarder le flot de voitures qui arrive. Dès qu’il n’y a plus de voiture, ils courent pour traverser sans attendre que le piéton soit au vert, même parfois avec enfants et poussettes. Allez en Allemagne, dans les pays nordiques, même en Espagne, tous les piétons attendront le vert. C’est certainement un problème de discipline, mais aussi surtout une course contre le temps. Arrêtez-vous dans les couloirs du métro parisien, regardez passer les usagers, c’est de la folie, à l’entrée, à la sortie des bouches de métro, malheur à celui qui est lent, qui bouche le passage ! En voiture c’est pareil, ils sont facilement excédés, irrités près à bondir sur tout ce qui les gêne même s’ils doivent tout de même ronger leur frein dans les embouteillages. Heureusement qu’il y a le Smartphone pour passer le temps. Les français sont-ils moins organisés, poussés par des contraintes différentes, plus stressés, après quoi courent-ils ?

Il est vrai que les médias contribuent de plus en plus à augmenter ce stress. Avec les recommandations de toutes sortes pour préserver la vie de tous les jours : Attention, il va y avoir une canicule, ne sortez pas, protégez vous, ne mangez pas ceci, ne buvez pas cela… J’écoutais encore ce matin une radio expliquant que si vous posez votre sandwich sur la table ou ailleurs, le nombre de microbes qui s’y est installé était énorme et proportionnel au temps. Que de nombre d’émissions nouvelles se sont créées sur la santé, la sécurité, la psyché, etc… L’énorme code du travail en France est aussi un facteur de stress, mais aussi de revendications, avec des lois qui s’accumulent, se superposent en permanence devenant sujettes à conflit. Sans parlez de la Loi Travail qui est arrivée au comble de l’incompréhension. Autre exemple, la loi d’origine sur la pénibilité, elle était en grande partie inapplicable. Prenez l’exemple d’un ouvrier du bâtiment qui se trouvait au soleil, puis rentrait, ressortait, il fallait pouvoir compter tous les jours le temps au soleil et encore à un certain degré ! Qui allait être le contrôleur et comptable du temps ? Un autre aspect et revers de cette loi, c’est que les ouvriers, employés se trouvent ainsi beaucoup plus contrôlés dans leur travail.

Nos Français sont aussi très revendicatifs, jamais satisfaits et souvent mécontents

Nous sommes les champions, il en faut bien un, du nombre de jours de grève et l’année 2016 pourtant non terminée est déjà un record, ce qui ne démentira pas les statistiques. En France, c’est 132 jours pour 1000 employés par année. Soit environ 3,5 millions de jours de grève annuellement. Les allemands, c’est 392.000 jours, soit 8 fois moins.

Ci-dessous le tableau des jours de grève par année chez 8 pays européens

Les grèves à répétitions pour la Loi Travail, Nuit Debout, les défilés hostiles avec des dégradations de commerce et autres, les policiers agressés physiquement, le nombre considérable de voitures brûlées, les grévistes d’air France avec la chemise arrachée du DRH, une sous-préfecture complètement dévastée, des patrons séquestrés, molestés, des bonbonnes de gaz à l’entrée des usines et j’en passe, donnent une image détestable des français vu de l’extérieur surtout à l’époque de la surmédiatisation internationale. Comment dans ce contexte arriver à un consensus tant au niveau état, gouvernement, politiques qu’au sein du monde du travail. Les juristes, médiateurs, chroniqueurs, médias ont du pain sur la planche, ils n’ont pas de quoi chômer !

Qui pourra redresser la situation ? Sur quels critères ? Redonner confiance à nos chers français déprimés. Heureusement, il y a deux points qui nous « sauvent quelque peu : La qualité de vie à la française L’Institut Henley et Partres spécialiste en la matière, nous classe 7 ème sur 165 pays. La famille Elle est très chère au cœur des français. Elle reste la cellule essentielle de la société. Elle est aussi amour, bonheur, entraide, soutien, solidarité. OUF ! Sauvés !

www.livres-daniel-moinier.com

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Daniel Moinier a travaillé 11 années chez Pechiney International, 16 années en recrutement chez BIS en France et Belgique, puis 28 ans comme chasseur de têtes, dont 17 années à son compte, au sein de son Cabinet D.M.C. Il est aussi l'auteur de six ouvrages, dont "En finir avec ce chômage", "La Crise, une Chance pour la Croissance et le Pouvoir d'achat", "L'Europe et surtout la France, malades de leurs "Vieux"". Et le dernier “Pourquoi la France est en déficit depuis 1975, Analyse-Solutions” chez Edilivre.

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