En raison du coronavirus, de nombreux avions volent sans passagers ou presque. Un non sens économique et environnemental, mais les compagnies aériennes ne veulent pas perdre leurs précieux créneaux horaires.
Même avec des taux de remplissage extrêmement faibles, les compagnies aériennes continuent de faire voler leurs avions, occasionnant des pertes importantes. Sans oublier l'impact environnemental désastreux, alors que les transporteurs aériens font face à de vives critiques concernant leur empreinte carbone. Mais ces entreprises veulent conserver leurs créneaux horaires, comme le déplore l'association européenne des gestionnaires des créneaux (EUACA), qui regroupe les gestionnaires de 230 aéroports européens. Certaines compagnies ne sont en effet pas certaines de ne pas perdre leurs droits historiques pour la prochaine saison. Or, la règle veut qu'elles utilisent 80% des créneaux horaires dont elles disposent, sous peine de les voir redistribués à la concurrence.
Un moratoire sur les créneaux horaires
Selon le courrier publié par La Tribune, l'EUACA demande à l'Union européenne de mettre en place un moratoire, « jusqu'à la fin juin 2020 » avec possibilité d'extension, de ces fameux créneaux horaires en cas d'expansion de l'épidémie de coronavirus. L'association rejoint un appel de l'Association internationale du transport aérien (Iata) : début mars, elle demandait une suspension des règles d'utilisation des créneaux pour « toute la saison 2020 ». Il s'agit d'éviter de faire voler des avions à vide pour conserver les créneaux.
Des dérogations en 2001 et 2003
L'Union européenne pourrait entendre ces demandes. L'impact économique du coronavirus sur les compagnies aériennes est déjà très important, et voler avec des taux de remplissage très faible n'arrange rien. De plus, l'aspect environnemental s'est invité dans le débat et la nouvelle commission d'Ursula von der Leyen a mis la lutte contre le réchauffement climatique au cœur de sa politique. L'Union avait déjà mis en place des dérogations avec les attentats du 11-Septembre 2001 et pendant l'épisode du SRAS, en 2003.