L’économie portugaise se redresse progressivement après une grave récession, à la faveur d’un vaste programme de réformes structurelles qui a débouché sur une accélération de la croissance économique, un recul du chômage et des progrès considérables sur le plan des exportations. Selon un nouveau rapport publié par l'OCDE, il est essentiel de maintenir le rythme des réformes afin de remédier aux problèmes qui persistent, d’affermir la croissance et de faire en sorte qu’elle profite au plus grand nombre.
La dernière Étude économique de l'OCDE sur le Portugal (seulement disponible en anglais) montre également à quel point il est crucial de réduire l’endettement élevé des secteurs public et privé, et de diminuer le volume des créances douteuses et litigieuses dans le secteur bancaire, qui freinent l’investissement, la croissance et la productivité.
Présentée à Lisbonne par le Secrétaire général de l'OCDE, M. Angel Gurría, et le Ministre des Finances du Portugal, M. Mário Centeno, l’Étude définit trois domaines d’action prioritaires pour l’avenir : le Portugal devra ainsi atténuer les vulnérabilités de son économie et la rendre plus inclusive, stimuler l’investissement, et développer les compétences.
« Les réformes menées sur les marchés de produits et du travail et dans les domaines de la politique fiscale, de la concurrence et du secteur public soutiennent la reprise économique au Portugal et commencent aujourd’hui à porter leurs fruits », explique M. Gurría. « La croissance et les exportations sont en hausse et les perspectives budgétaires sont encourageantes, mais il faudra encore surmonter d’importants obstacles pour offrir à tous les Portugais un avenir meilleur et plus prospère, de sorte que chacun puisse tirer profit de la reprise. Il sera crucial, pour atteindre cet objectif, d’engager de nouvelles réformes ».
Il ressort de l’Étude qu’il est indispensable de remédier à la fragilité du secteur financier, notamment en diminuant la proportion de créances douteuses et litigieuses dans le secteur bancaire, soit plus de 12 % de l’ensemble des prêts, l’un des niveaux les plus élevés d’Europe. Pour être complet, le programme de réformes doit viser à renforcer les incitations réglementaires actuellement proposées pour réduire les créances douteuses et litigieuses, ainsi qu’à favoriser l’émergence d’un marché pour les créances compromises et à simplifier les règles d’insolvabilité.
Un environnement plus favorable pour les entreprises devrait avoir un impact positif sur l’investissement. L’Étude recommande notamment de renforcer les capacités du système judiciaire, de baisser les coûts de l’électricité et de réduire les rentes, d’assouplir les conditions d’entrée sur le marché des services professionnels, d’améliorer l’efficience des ports, et de revoir la réglementation relative à l’utilisation des sols et les procédures d'octroi de licences par les autorités locales.
La distribution des revenus au Portugal reste l’une des les plus inégales d’Europe. Il faut saluer les efforts déployés récemment pour accélérer la mise en place du dispositif de revenu minimum garanti. Il est capital que le Portugal surmonte définitivement le problème du manque de qualifications de sa population active : en améliorant les compétences de tous les citoyens, les pouvoirs publics dynamiseront la croissance et le pays sera mieux armé pour lutter contre les inégalités. L'Étude de l’OCDE met en lumière les améliorations possibles dans l’enseignement primaire et secondaire, notamment au moyen des mesures suivantes : amélioration de la formation des enseignants, recours accru à l’évaluation et à l’intégration des programmes d’enseignement et de formation professionnels, renforcement des liens entre le monde de la recherche et les entreprises grâce à des incitations plus efficaces offertes aux universitaires pour coopérer avec le secteur privé, développement des compétences en matière de gestion, et expansion de la formation continue pour les travailleurs peu qualifiés.
Au cours de sa visite, le Secrétaire général de l'OCDE a également annoncé le lancement de la phase active d’un projet mené conjointement par l'OCDE et les autorités portugaises dans le cadre de la Stratégie nationale sur les compétences du Portugal. Ce projet s’appuie sur les travaux de diagnostic qui ont permis de répertorier les problématiques auxquelles le Portugal est confronté en matière de compétences.