Entre 2011 et 2015, le Portugal a mené des réformes de grande ampleur sur le marché du travail, qui ont permis de créer des emplois et de réduire le taux de chômage élevé, mais il doit encore relever d’importants défis, selon un nouveau rapport de l’OCDE.
Il ressort du rapport Labour Market Reforms in Portugal 2011-2015 – A Preliminary Assessment (seulement disponible en anglais) que les progrès accomplis en matière de création d’emplois et de réduction du chômage depuis que le Portugal a renoué avec la croissance économique début 2013 sont supérieurs à ce que le rythme de la reprise pouvait laisser espérer.
Néanmoins, les personnes sans emploi restent nombreuses, surtout parmi les jeunes, ce qui aggrave la pauvreté et le chômage de longue durée. Le marché du travail affiche toujours un clivage marqué entre les travailleurs titulaires d’un contrat à durée indéterminée et ceux qui ont un contrat temporaire.
Le Portugal est l’un des pays de l’OCDE qui a mené l’une des réformes de la législation sur la protection de l’emploi les plus ambitieuses ces dernières années, rapprochant ainsi cette législation de la moyenne de l’UE. Le rapport évoque un certain nombre d’autres domaines dans lesquels des réformes pourraient être judicieuses pour encourager le recours aux contrats à durée indéterminée, s’attaquer au dualisme du marché du travail et contribuer à réduire les risques de litiges entre employeurs et salariés.
Le rapport ajoute que le Portugal devrait renforcer son dispositif d’assurance chômage en étendant la couverture à davantage de travailleurs, mais que la lutte efficace contre le chômage de longue durée passe par la suppression des contre?incitations à travailler inhérentes au système actuel. Cela doit aller de pair avec des mesures de nature à renforcer les programmes favorisant le retour des chômeurs à l’emploi.
De nombreuses réformes menées pendant la crise visaient à améliorer la représentativité du système de négociation collective et à faire en sorte qu’il soit plus décentralisé et dynamique, mais elles ont eu des résultats mitigés. À l’avenir, les destructions d’emploi induites par les chocs économiques pourraient être limitées en faisant en sorte que les salaires reflètent plus étroitement l’évolution de la productivité au niveau de l’entreprise.
De nouvelles augmentations du salaire minimum pourraient contribuer à remédier au problème des travailleurs pauvres, mais pour réduire au minimum les pertes d’emplois potentielles, il faudrait envisager d’abaisser le montant des cotisations patronales de sécurité sociale applicables aux travailleurs rémunérés au niveau du salaire minimum.
De façon plus générale, le Portugal devra relever d’autres défis économiques pour pouvoir améliorer plus encore les performances de son marché du travail. Il lui faudra notamment renouer avec un niveau de croissance plus élevé et plus durable, engager de nouvelles réformes de la réglementation des marchés de produits, améliorer l’accès des entreprises au crédit, alléger la charge fiscale sur les revenus du travail pour les employeurs, et investir davantage dans les compétences.