Bis repetita. Alors que la Cour constitutionnelle avait rejeté le budget 2013 présenté par le gouvernement, au motif que les mesures d'austérité qu'il contenait étaient discriminatoires, elle vient de faire de même pour le budget 2014. Décidément, l'austérité à la portugaise a du mal à passer auprès des (présumés) Sages !
Baisser les retraites des fonctionnaires de 10%, c'est niet
La Cour constitutionnelle du Portugal a donc censuré hier une mesure phare du projet de budget 2014, pourtant adopté la semaine dernière par le Parlement. Les 13 juges ont notamment estimé que les coupes de près de 10% prévues dans les retraites des fonctionnaires supérieures à 600 euros par mois étaient contraires à la Constitution, et qu'elles violaient «le principe de la confiance».
Le gouvernement espérait ainsi, au grand dam des Portugais qui ont manifesté par dizaines de milliers contre cette mesure choc, économiser près de 390 millions d'euros, soit 10% des 3,9 milliards d'euros d'économies à réaliser (soit 2,3% du PIB).
Le problème, c'est que si le pays veut réduire son déficit et le ramener sous la barre des 4% du PIB l'an prochain (contre 5,5% cette année), il doit en passer par de telles réformes.
Le gouvernement va donc devoir trouver d'autres réformes, certainement tout aussi douloureuses. Le Premier ministre Pedro Passos Coelho a déjà évoqué l'idée d'augmenter encore les impôts.
Le Portugal, un bon élève aux yeux de la troïka
Il y a trois jours, des représentants de la troïka (Union Européenne, Fonds Monétaire International et Banque Centrale Européenne) ont quitté le pays, visiblement très satisfaits des efforts entrepris par le Portugal pour se remettre à flots et de sa politique de rigueur. C'était sans savoir que les Sages allaient en retoquer une partie.
En juin 2014, le plan de sauvetage du Portugal –qui a reçu au total 78 milliards d'euros, depuis 2011- est censé arriver à échéance. Mais il y a fort à parier qu'il aura encore besoin de ses partenaires européens, car son économie n'est pas encore assez solide. Le taux de chômage reste notamment très élevé, à 15,6%, malgré une légère baisse.