Porto Rico, pièce maîtresse des USA pour espionner l’Amérique latine

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Par JOL Press Modifié le 1 août 2013 à 13h17

Depuis les révélations d'Edward Snowden sur le programme de surveillance électronique du gouvernement américain et sa portée mondiale, l'affaire continue à faire des remous. Le 11 juillet, le Bureau de Journalisme d'Investigation (CPI) de Porto Rico a publié un reportage dans lequel on apprend le rôle de Porto Rico dans l'espionnage de ses voisins latino-américains.

Plusieurs médias latino-américains et espagnols avaient déjà révélé l'information. Le reportage du Bureau de Journalisme d'Investigation (Centro de Periodismo de Investigacion) explique que dans la base navale désormais fermée, située dans le quartier Sabana Seca de la commune de Toa Baja, près de la ville capitale San Juan, l'Agence Nationale de Sécurité Américaine (NSA) et la CIA (Agence centrale de renseignement) ont mené pendant plusieurs années une opération conjointe qui avait pour but le recueil de données de communications des citoyens des pays d'Amérique Latine.

Une base toujours existante

L'information confidentielle que Snowden a révélé le confirme. Selon l'article, « cette opération à Porto Rico avait comme objectif de coordonner depuis Porto Rico d'autres bureaux basés à Brasilia, Bogotá, Caracas, Mexico et Panama city, à travers un programme nommé Fornsat, avec lequel la NSA et la CIA ont intercepté plusieurs milliards d'appels téléphoniques, de messages électroniques, des SMS et communications privées par internet ».

Même si la base de Sabana Seca a été fermée parce que les innovations technologiques l'ont rendue obsolète (aux dires de la Marine américaine), il existe encore des installations dans le quartier Ingenio qui, selon le reportage du CPI, est l'épine dorsale de « Echelon », un programme dont font partie les nations alliées des Etats-Unis, créé dans les années 60 durant la Guerre froide pour intercepter les informations clés des communications par satellites.

Peu de retentissements dans les médias

Sur Twitter, le reportage du CPI s'est répandu comme une traînée de poudre. Plus que de la surprise, les usagers ont exprimé le sentiment généralisé que ce qu'ils soupçonnait, que la base longtemps cachée près des terrains de Toa Baja était encore sous le pouvoir de la Marine américaine, avait été confirmée.

Curieusement, étant donné la portée et l'implication de l'information révélée par le CPI, l'affaire n'a pas eu le retentissement espéré dans les médias traditionnels de Porto Rico. Le journaliste Hiram Guadalupe dans une colonne publiée le 12 juillet sur le portail de Metro, commente : « Cela attire l'attention, cependant le peu d'importance que les médias traditionnels de Porto Rico ont accordé à ce sujet , la réticence qu'ils sont à divulguer cette enquête contraste avec la portée médiatique qu'il devrait avoir, en occuper les premières pages des journaux papier et électroniques ».

Salvador Tió écrivant pour Kaos en la Red, comprends qu'avec ces révélations, on met en évidence l'hypocrisie de la part du gouvernement américain quand il parle de régler le problème du statut politique de Porto Rico : « Ces activités d'espionnage que les services de renseignement des États Unis mènent à Porto Rico constituent une violation grave du droit des peuples de notre Amérique à son autodétermination. De plus, cela constitue la négation même des déclarations de la Maison Blanche, quand ils parlent de commencer 'un vrai processus de décolonisation' de [sic] Porto Rico ».

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